La question des détenus d’opinion continue d’occuper une place importante dans le débat public où sont évoqués les cas de libération enregistrés récemment et ceux encore attendus notamment des figures du mouvement populaire.

Pour les observateurs de ce dossier, il y a des signes d’apaisement mais qui demeurent « mitigés » pour le moment comme l’atteste l’évolution enregistrée hier avec la remise en liberté du militant Kadour Chouicha à Oran et d’Abdelkrim Zeghileche à Constantine qui a bénéficié de la liberté provisoire, alors qu’à Tiaret, c’est la détention provisoire qui a été prolongée pour le détenu Mabrouk Saadi arrête le 18 septembre dernier.
Ce n’est pas le cas du coté de M’sila où c’est plutôt l’acquittement qui a été prononcé pour Firat Aghilas, Elifa Assile Abdelbassite et Mokrani Rabah, qui étaient poursuivis pour « atteinte à l’unité nationale selon l’article 79 du code pénal ».
S’agissant du membre de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), Kadour Chouicha, il a bénéficié hier d’une remis en liberté par la cour d’Oran en attendant sa prochaine audience prévue pour le 28 janvier.
« Nous avons plaidé que Chouicha présente toutes les garanties de représentation devant la cour conformément aux dispositions du code de procédure pénale et que ce n’est pas un délinquant dangereux mais un détenu d’opinion », a indiqué Me Noureddine Benissad membre du collectif des avocats de Kadour Chouicha et président de la LADDH.
M. Benissad a précisé, à ce propos, que « le procureur général ne s’est pas opposé à sa remise en liberté », expliquant que « la cour et après délibération séance tenante a ordonné sa remise en liberté ».
Selon M. Benissad, « sa remise en liberté est pour nous une réparation de son incarcération et une victoire de la justice sur l’arbitraire », ajoutant que « le délit d’opinion doit être banni et aucune personne ne doit être inquiétée pour avoir exprimé une opinion ».
Estimant qu’« exprimer une opinion n’est ni un délit, ni un crime », Me Benissad a relevé que « les mesures d’apaisement n’auront de sens qu’en respectant ce principe, en arrêtant la campagne d’arrestations contre les droits de manifester, de circuler, de s’exprimer pacifiquement et de libérer tous les détenus d’opinion ».
Par ailleurs et concernant Samira Messouci, élue à l’APW de Tizi-Ouzou, Amokrane Challal, El Hadi Kichou et Mustapha Aouissi sortis de prison le 30 décembre dernier après avoir purgé une peine de six mois de prison ferme que leur a infligé le tribunal de Sidi M’hamed, leur procès en appel a été renvoyé. Programmé initialement pour hier à la Cour d’Alger, il a été renvoyé au 11 février prochain. Il faut souligner que le traitement des dossiers des détenus d’opinion a connu jeudi dernier une accélération marquée par la remise en liberté de plus de 70 personnes détenues dont le moudjahid Lakhdar Bouregaa.
Les avocats tiennent à préciser, à cet effet, que certains détenus ont été libérés avant la fin de leur peine alors que la majorité était en détention provisoire.
Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a indiqué, dans ce sens, que les libérations enregistrées représentent près de la moitié des détenus du mouvement populaire au moment où le sort des Karim Tabbou, Fodil Boumala, Samir Benlarbi demeure inconnu.
En outre, le changement opéré dans la journée d’hier à la tête de l’ENTV avec la fin de mission signifiée à son désormais ancien directeur, Salim Rebahi,
a été favorablement accueilli sur la toile par les partisans du mouvement populaire au vu « du manquement au service public par la chaine nationale qui ne fait pas écho des marches populaires ».

Fin de fonctions du directeur général de l’EPTV et du P-DG de l’ANEP
« Il a été mis fin, ce jour, aux fonctions de directeur général de l’Entreprise publique de Télévision (EPTV) et du président-directeur général de l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP) exercées, respectivement, par MM. Salim Rebahi et Mounir Hemaïdia », ont indiqué les services du Premier ministre dans un communiqué.