Par Nadir Kadi
Les dernières semaines de l’année 2021 s’annoncent très chargées sur le plan judiciaire. Au moins trois procès d’anciens responsables politiques et économiques de la présidence Bouteflika sont, en effet, inscrits aux calendriers des tribunaux de Sidi M’hamed et de Tipasa ; trois affaires liées à la corruption et au trafic d’intérêt qui impliquent notamment d’anciens ministres et un wali, Chakib Khelil, Abdelmalek Sellal et Abdelkader Zoukh.
En ce sens, le Tribunal de Sidi M’hamed devrait ouvrir, dès lundi 20 décembre, le procès de l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, poursuivi, aux côtés de l’ex-président de la Sonatrach et de son adjoint Feghouli Abdelhafid, pour des faits de corruption dans le dossier de réalisation du complexe gazier d’Arzew (Oran). Chakib Khelil, à la tête du secteur de l’Energie et des Mines entre 1999 et 2010, est plus précisément supposé dans ce dossier d’avoir couvert ou participé à l’octroi de privilèges injustifiés et de conclusions de contrats, d’accords, de marchés et d’avenants, en violation des dispositions législatives et réglementaires, et potentiellement au profit de firmes étrangères activant dans le secteur énergétique. L’action de l’ex-ministre et de ses coaccusés aurait en tout cas porté préjudice au Trésor public et au Groupe Sonatrach qui se sont constitués parties civiles. Quant au procès en lui-même, son ouverture avait été reportée le 6 novembre dernier et la présence physique de Chakib Khelil n’est toujours pas demandée, sa comparution devrait se faire par visioconférence depuis l’établissement pénitencier d’Oran.
Quant aux procès programmés les 25 et 29 décembre, le premier, au niveau de la Cour de Tipasa, concerne le réexamen de l’affaire de l’ex-wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, condamné dans trois affaires de corruption à des peines de deux fois 4 ans et 5 ans de prison ferme. L’ex-wali avait, en effet, obtenu l’acceptation par la Cour suprême de son pourvoi en cassation. Par ailleurs, le fond de ce nouveau procès, déjà reporté à deux reprises, concerne la complicité présumée de l’ex-wali avec des membres de la famille de l’ancien Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN) Abdelghani Hamel, le président de l’ex-FCE, Ali Haddad, l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout et des membres de sa famille. Abdelkader Zoukh, actuellement en détention, est plus précisément accusé de «dilapidation délibérée de deniers publics par un fonctionnaire», «utilisation illégale de biens et de deniers publics qui lui ont été confiés en vertu de sa fonction», «abus de fonction et violation des lois et règlements dans le but d’obtention des avantages pour un tiers».
Prévu pour sa part au niveau du pôle pénal économique et financier près le Tribunal de Sidi M’hamed (Alger), le procès pour «corruption» de l’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal et de l’ancien ministre des Ressources en eau Hocine Necib est programmé le 29 décembre, après un report annoncé la semaine dernière. Cette affaire intervient, pour rappel, après que le juge d’instruction au pôle pénal ait ordonné, en juillet dernier, le «placement sous mandat de dépôt» de l’ancien ministre des Ressources en eau, impliqué, selon la justice, dans des affaires de corruption, lorsqu’il était responsable du secteur, entre 2012 et 2015 puis entre 2017 et 2019.