Par Nadir Kadi
La reprise, jeudi dernier, de l’activité des tribunaux, suite à la suspension de grève des avocats, a immédiatement été marquée par l’annonce de nouveaux verdicts et la relance de certaines «affaires» initiées dans le contexte des manifestations de 2019. En ce sens, après 15 jours de report d’audiences, l’un des premiers verdicts a été celui de l’ex-général-major à la retraite Ali Ghediri et du co-accusé Hocine Guasmi. La Cour d’Alger, qui retient dans ce dossier les charges de «faux et usage de faux, usurpation d’identité, intelligence avec l’étranger et atteinte au moral de l’ANP», a confirmé le peine en première instance et condamné l’ex-général à quatre ans de prison ferme. L’accusé Hocine Guasmi a, lui, été condamné à dix ans de prison.
Verdicts qui marquent un calendrier judiciaire particulièrement chargé. Le pôle pénal économique et financier du Tribunal de Sidi M’hamed devra en ce sens étudier, ce lundi 31 janvier, «l’affaire» de l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, et de l’ancien PDG du groupe Sonatrach, Mohamed Meziane. Le procès, qui devait s’ouvrir les 17 puis 24 janvier dernier, concerne, pour rappel, des faits de «corruption» en lien avec le projet du complexe gazier d’Arzew (Oran). Les accusés, aux côtés de plusieurs anciens cadres du groupe Sonatrach, devront répondre de soupçons «d’octroi d’indus privilèges», «d’abus de fonction et conclusion de contrats, de marchés et d’avenants en violation de la loi et de la réglementation, conformément à la loi 06-01 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption». Le Trésor public et le Groupe Sonatrach se sont constitués parties civiles.
Quant aux procès du groupe agroalimentaire Benamor, le pôle pénal économique et financier du Tribunal de Sidi M’hamed (Alger) avait décidé, mercredi 26 janvier, de reporter l’audience d’ouverture au 2 février prochain. Les propriétaires du groupe ainsi qu’une vingtaine d’accusés, dont les anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, sont pour rappel poursuivis pour les charges de «dilapidation de deniers publics», «blanchiment d’argent», «obtention d’indus privilèges» et «exploitation illégale de terres agricoles». Les journées des 2 et 3 février devraient, quant à elles, être marquées par l’ouverture des procès des anciennes ministres des Télécommunications et de la Culture, Houda Faraoun, et Khalida Toumi. Cette dernière devant, pour rappel, répondre des charges de «dilapidation d’argent public», «abus de fonction» et «octroi d’avantages indus». Par ailleurs, le pôle pénal économique et financier du Tribunal de Sidi M’hamed, devrait également examiner, le 7 février, l’affaire de l’ancien ministre de la Justice Tayeb Louh et de l’homme d’affaires Kouninef, tous deux poursuivis pour «abus de fonction et entrave au bon fonctionnement de la Justice». Les procès de l’ancien wali Abdelwahid Temmar et de l’ancienne ministre de l’Industrie, Djamila Tamazirt, qui avaient été reportés le 27 janvier pour cause d’infection à la Covid-19, sont, pour leur part, programmés le 10 février prochain. La première affaire instruite par le Tribunal de Sidi M’hamed met en avant des soupçons de corruption contre l’ex-wali, et notamment des actes de détournement de terres de leur vocation agricole et octroi d’indus avantages, lorsque Abdelwahid Temmar était wali de Mostaganem. L’affaire de l’ex-ministre Djamila Tamazirt concerne des charges d’abus de fonction et d’octroi d’indus privilèges, selon le Pôle pénal économique et financier du Tribunal de Sidi M’hamed