Par Nadir Kadi
Le tribunal de Sidi M’hamed a condamné, hier, l’ancien patron de presse Mohamed Mokaddem, plus connu sous le nom d’Anis Rahmani, à une peine particulièrement lourde de «10 ans de prison ferme» assortie d’une «amende d’un million de dinars». L’accusé, qui était à la tête du groupe Ennahar jusqu’à son arrestation et son placement en détention en février 2020, est poursuivi et jugé par le pôle pénal économique et financier du tribunal pour des faits de «corruption» et plus précisément d’«infraction à la réglementation des changes», de «trafic d’influence pour l’obtention d’indus avantages», mais aussi de «fausses déclarations» et de «mauvais usage des fonds de la Sarl El-Athir Presse», une entreprise relevant du groupe Ennahar. En effet, «affaire» qui reste liée à la «corruption», le verdict cite également parmi les co-accusés l’ancien homme d’affaires Mahieddine Tahkout, déjà sous le coup de condamnations dans plusieurs dossiers de transport et d’automobile. L’homme d’affaires a en ce sens été condamné, hier, par les juges du tribunal de Sidi M’hamed à une nouvelle peine de «10 ans de prison ferme» en retenant la charge de «blanchiment d’argent». Le verdict contre Anis Rahmani et Mahieddine Tahkout suit les grandes lignes du réquisitoire du procureur de la République prononcé le 6 juin dernier, les juges ordonnant également dans leurs conclusions, communiquées hier par l’APS, la confiscation de tous les biens immobiliers et avoirs bancaires des accusés, des biens ayant, pour rappel, été saisis «en vertu des ordonnances de saisie émises par le juge d’instruction et qui font l’objet de commissions rogatoires», ajoute la même source. Quant à la Sarl El-Athir Presse, relevant du groupe Ennahar, elle a été sommée, hier, par décision de justice à payer une amende de «32 millions de dinars» avec «versement d’une indemnité de 10 millions de dinars au profit du Trésor public».
Pour rappel, le patron de presse Anis Rahmani avait déjà été condamné par la justice, en mars 2021, dans le cadre de l’affaire de l’enregistrement à son insu et de la diffusion d’une conversation avec un officier de renseignement. Le verdict de la Cour d’Alger avait, en effet, conclu à une peine de 3 ans de prison ferme, retenant notamment les chefs d’accusation de diffamation et d’injure à un employé dans l’exercice de ses fonctions. Quant à l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout, longtemps incontournable dans le marché du transport, avant d’investir le créneau du «montage» automobile, il avait notamment été condamné, en novembre 2021, à 14 ans de prison. Les saisies des biens de l’ancien homme d’affaires, engagées suite à ces poursuites judiciaires, avaient par la suite été chiffrées à une valeur globale de «1 000 milliards de centimes». Une somme non déclarée aux instances judiciaires, avait fait savoir la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) au cours du mois de mars dernier.

L’ancien patron de l’aéroport d’Alger Tahar Allache comparaîtra le 20 juin

Tahar Allache, ancien patron de l’aéroport d’Alger, devrait comparaître le 20 juin prochain face aux juges du pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed. La justice, qui retiendrait contre l’ex-responsable de l’infrastructure aéroportuaire une série de charges pénales, dont des soupçons de «corruption» lors de la passation de marché de construction au niveau de l’aéroport, avait également ordonné la saisie et le gel de tous les biens immobiliers et comptes bancaires de l’ancien PDG. Tahar Allache, à la tête de l’aéroport Houari-Boumediène depuis une quinzaine d’années, avait été démis de son poste le 31 mai dernier ; toutefois, aucune information officielle n’a pour le moment été communiquée quant aux raisons du licenciement.