Jour tranquille à Meftah. Plus proche d’Alger mais faisant partie du territoire administratif de Blida, cette commune a vécu, hier, dans le calme et sous un soleil frais, le scrutin référendaire sur la révision constitutionnelle. Un calme qui avait pour emblème, en milieu de matinée, le chiffre de 4% de taux de participation. Ce suffrage a été pourtant jugé d’« important » par des membres de l’Autorité indépendante de surveillance des élections (ANIE) sur place au siège de la daïra. Ils considéraient que dans cette circonscription de 52 885 électeurs enregistrés sur les listes électorales les taux les plus significatifs sont ceux « enregistrés entre 15 et 18H ». Dans l’un des centres que nous avons visité, vers 10H, celui de l’école primaire dite « Centrale 2 », le nombre d’électeurs ne dépassait pas les 20 depuis l’ouverture du centre à 08H, selon les témoignages recueillis aux abords de l’établissement.
A l’intérieur, il était difficile, voire pénible, de recueillir les déclarations des responsables et des votants sans risquer un accrochage avec les administratifs et les personnes chargées de la sécurité. En dépit du port du badge officiel pour la couverture de l’évènement, il nous a été interdit de travailler correctement à l’intérieur de l’enceinte et encore moins de s’adresser au responsable du centre de vote. « Les responsables des centres de vente, nous a-t-on dit, sont invités à ne pas s’exprimer » devant les médias.
« Sans instruction de la présidence de l’ANIE, pas de déclaration », insistera un des agents d’encadrement. Moins fermé, le responsable de l’Autorité électorale à Meftah,
Ali Derradj, se montrera plus coopératif mais en insistant davantage sur la mission de l’Autorité. « On veille à ce que le scrutin s’effectue selon les normes tracées et en fonction du risque sanitaire. Tout est contrôlé par nos services, le port de bavette, la disponibilité du liquide désinfectant, le port de gants pour certains administrateurs des bureaux de vote ».
Vers 17H15, moins de deux heures avant la fermeture officielle des bureaux de vote, M. Derradj donne le chiffre de « 20% de taux de participation » qu’il explique par la « peur du corona et l’hésitation des votants à se déplacer vers les bureaux de vote ». Dehors, tous les commerces étaient ouverts et fréquentés. La majorité des passants ne portaient pas de masque, une dominante masculine, et des groupes de discussions au centre-ville… « Comme vous le savez, nous organisons le vote dans un contexte sanitaire spécifique. La possibilité d’une deuxième vague n’est pas exclue, c’est pour cela que nous devons respecter à la lettre le protocole sanitaire. On comprend pourquoi beaucoup de gens s’abstiennent de se rendre aux urnes. Ce rendez-vous électoral ne doit pas être une occasion pour propager le virus », a-t-il dit.