Par Bouzid Chalabi
L’Algérie a un besoin vital de croissance et d’emplois que seuls les investissements peuvent procurer. Dans cette optique, l’enjeu serait d’alléger au maximum le processus de l’acte d’investir. Une sérieuse avancée dans ce sens va bientôt être franchie par le truchement de nouveaux textes de loi, dont la mouture finale «sera soumise à débat au niveau de l’APN dans les prochains jours», a annoncé Mustapha Zikara, Directeur général de l’Agence nationale du développement de l’investissement (Andi), hier, sur la chaîne privée Chourouk News. Il a aussi révélé «l’approbation par le Conseil national à l’investissement (CNI) de 8 accords afin de lever les entraves à l’acte d’investir». Citant, entre autres, «les projets en souffrance du fait de la non-réunion du CNI, ceux nécessitant un accompagnement financier et les projets en attente». Interrogé sur les missions de l’Andi, le Directeur général, après les avoir énumérées, a reconnu que son agence n’est parfois pas en mesure de prendre des décisions «par manque de spécialisation quand il s’agit de projets d’investissement dont elle ne maîtrise pas les caractéristiques». Il a toutefois indiqué dans ce sens que «cela ne nous empêche pas d’accompagner ces projets particuliers». Dans ce même sillage, Zikara a confié que «l’Andi ne peut accompagner l’investisseur quand il bute devant un problème de permis de construire ou ne pouvant accéder au foncier industriel. C’est d’autant impossible, car c’est à l’agence nationale du foncier industriel (Anfi), tout récemment créée, qui en a les prérogatives».
Avant de clore ce chapitre, le premier responsable de l’Andi a évoqué «les projets d’investissement qui font l’objet de poursuite judiciaire pour un motif qui revient souvent, celui de violation du domaine public». Et dans ces cas-là, Zikara a rappelé : «Le chef de l’Etat a instruit le ministre de la Justice de mettre tout en œuvre pour mettre fin à ce genre de situation, à savoir de permettre aux investisseurs de poursuivre l’exécution de leurs travaux.» Citant, à ce titre, le nombre de projets en situation de gel pour des raisons juridiques mais qui, grâce à l’instruction du président de la République, ont pu redémarrer. «Soit 850 dossiers qui ont obtenu l’aval dans ce sens, au mois de décembre dernier, et ensuite 350 autres en traitement mais dont, toujours sur instruction du chef de l’Etat, leur gel a été levé. Et pas plus tard que la semaine dernière, ce sont 90 projets à l’arrêt qui ont connu un dénouement favorable. C’est pour vous dire que les décisions prises ont connu des exécutions immédiates.» Comme il a annoncé que près de 900 projets en souffrance sont à l’étude par notre agence «et dont un bon nombre vont connaître un avis favorable», a lâché le Directeur général pour clore ce chapitre.

Lever le blocage administratif
Interrogé sur les raisons qui, jusqu’ici, ont barré la route aux investisseurs nationaux et aussi étrangers, et dont c’est devenu au fil du temps un secret de Polichinelle, on parle ici de blocage, de pertes de temps, de corruption, de passe-droits, etc., il a tenu, avant de répondre, à souligner : «Souvent c’est le défaut de communication entre l’administration, partie prenante, et les investisseurs qui est la cause de toute cette lenteur dans le processus. Comme parfois certains porteurs n’ont pas une parfaite connaissance de la réglementation en vigueur et, du coup, ceux-ci se retrouvent dos au mur mais incriminent l’administration».
Revenant à la question posée, Zikara n’ira pas par quatre chemins. En effet, il a avancé tout de go : «Le moyen le plus efficace pour en finir avec toutes ses entraves et autres lenteurs dans le traitement des dossiers, c’est d’user de la digitalisation ou la numérisation. Car sans cet outil informatique, nous serons toujours dans la même situation. Ce qui va dans le sens contraire des besoins prioritaires du pays notamment une relance au plus vite et pérenne de son économie.»
A la question enfin sur la nature des projets d’investissements, déposés actuellement au niveau de l’Andi, Mustapha Zikara a indiqué : «Le gros des dossiers sont dans l’industrie, suivi de l’agriculture, la pharmacie et très peu dans le secteur du tourisme.» A propos de l’investissement étranger, «ils sont peu nombreux et se résument surtout dans le secteur de l’énergie», a-t-il conclu. <