Par Bouzid Chalabi
En sus d’infrastructures inadaptées et d’un sous-équipement, les 11 ports commerciaux du pays sont mal gérés et accusent un déficit en espaces portuaires. Un état des lieux qui témoigne que nos enceintes portuaires sont en inadéquation avec les normes mondialisées de la logistique maritime moderne sans parler du coût financier d’une telle situation.
Face à ces lacunes, une nouvelle stratégie de gestion des ports commerciaux a été élaborée. «Elle s’inscrit dans le cadre du schéma directeur des ports à l’effet d’être en adéquation avec le rythme du mouvement du transport maritime international qui connaît des changements radicaux mondiaux», a confirmé le Président-Directeur général du complexe des services portuaires, Mohamed Karim Eddine Harakati, lors de son passage hier à la Chaîne I, sur les ondes de la Radio nationale.
Selon ce dernier, «cette nouvelle approche vise à introduire une dynamique au sein des ports commerciaux du pays». Pour le détail de cette stratégie «elle va reposer sur plusieurs projets, y compris l’achèvement du terminal à conteneurs d’Oran d’une capacité de 1 million de conteneurs équivalent à 20 pieds en 2021, à un coût estimé à 14 milliards de dinars», a-t-il rapporté. Toujours à propos de ces projets, le PDG a précisé que «parmi ceux en cours d’exécution, le terminal à conteneurs du port de Djen Djen, dont les travaux ont atteint 95% selon les normes internationales». Rappelant au passage qu’«il s’agit du plus grand terminal à conteneurs en Algérie avec une capacité totale de deux millions de conteneurs, soit l’équivalent de 20 pieds, en plus de l’expansion du port de Skikda et de la gare maritime d’Annaba.
Autre point soulevé à cette même occasion, celui de la plateforme numérique d’accompagnement de la promotion des exportations mise en place par le ministère des Transports en application des instructions des hautes autorités du pays. L’invité de la radio a souligné que cette structure a été mise en place par une équipe d’experts algériens dotés d’un matériel informatique de haut niveau. «Ce qui a permis d’éviter le recours à l’expertise étrangère et de préserver la devise étrangère», a-t-il confié. Toujours à propos de cette plateforme numérique, le DG a indiqué qu’«elle permet également de maintenir une confidentialité et une sécurité complète des informations liées aux opérations d’exportation et d’importation, un suivi physique et administratif des marchandises en temps réel, de déterminer le temps de séjour des marchandises au niveau du port et de réduire les coûts logistiques et des amendes».
Pour revenir à l’état des lieux de nos ports commerciaux, il convient de rappeler que le Premier ministre Aïmen Benabderrahmane a, lors de l’inauguration jeudi dernier du siège de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) et du guichet unique pour les grands projets et les investissements étrangers, indiqué qu’il n’est guère raisonnable que les ports et aéroports en Algérie travaillent huit heures par jour alors que dans tous les pays, ces structures travaillent 24 heures sur 24, non sans faire remarquer que tout retard dans le fret fait subir des pertes financières aux opérateurs, aux importateurs et aux exportateurs. Il va falloir donc faire en sorte que nos ports travaillent en continu et non pas seulement aux heures administratives. «Chose qu’il faut éradiquer», a-t-il confié à l’assistance. A propos des travaux de réaménagement de certaines enceintes portuaires, le chef de l’exécutif a informé que le gouvernement va accélérer les choses à brève échéance pour l’aménagement des ports de Mostaganem, de Béjaïa, de Djen Djen, qui constitue un joyau mais qui n’est pas bien exploité. «L’Algérie dispose de beaucoup d’infrastructures mais qui ne sont pas bien exploitées», a conclu le Premier ministre. <