Par Feriel Nourine
La baisse des prix des denrées alimentaires, relevée par la FAO, ne suffit pas à rassurer les pays à faible revenu, où des dizaines de millions de personnes ont déjà été entraînées dans la pauvreté par l’envolée historique de ces prix causée par la pandémie de la Covid-19 et, surtout, la guerre en Ukraine. En dépit du recul notable qui s’est installé au niveau des marchés mondiaux durant les quatre derniers mois, ces prix restent nettement élevés, comparativement à ceux affichés avant la folle envolée qui les avait hissés à un niveau jamais atteint avant le début des combats armés russo-ukrainiens. Dans le cas de l’Algérie, fortement dépendante des importations pour assurer ses besoins alimentaires, notamment en matière de céréales et de poudre de lait, il s’agit d’une situation qui s’est transformée en crise importée, venue renforcer une inflation qui galope à travers les étals du pays depuis de nombreuses années et dont les raisons ne sont pas forcément à chercher du côté du marché mondial, puisqu’elles relèvent aussi de la spéculation érigée en code sacré par les lobbys des circuits commerciaux. Autrement dit, l’inflation se situait déjà à un taux intolérable dans notre pays, et ce qui s’est passé ces derniers mois sous l’impact des tensions en Ukraine a encore ajouté à l’épreuve des prix qui grimpent sans répit face à laquelle manœuvrent constamment les pouvoirs publics. Sur ce registre, plusieurs mesures ont été déjà prises ces dernières années, mais très souvent sans avoir un d’impact réel sur un pouvoir d’achat livré à une guerre inégale des prix et des spéculateurs. Aujourd’hui, l’impact de la guerre en Ukraine se mesure en inflation encore plus forte. Elle oblige, de ce fait, le gouvernement algérien à redoubler d’effort pour limiter cet impact sur les ménages algériens. Profitant de recettes d’hydrocarbures qui se sont, elles aussi, nettement consolidées sous l’effet de la situation en Ukraine, l’Etat peut se permettre d’actionner quelques manœuvres socio-économiques dans l’objectif de calmer un tant soit peu la fièvre inflationniste. Laquelle aurait encore de beaux jours devant elle, et les mesures dégagées sont certes salutaires, mais restent insuffisantes face à des prix qui augmentent au quotidien.