PAR NAZIM B
Le ministre de la Santé a laissé, hier, éclaté sa colère face aux directeurs des établissements hospitaliers. Abderrahmane Benbouzid a en effet signifié à ces responsables, lors d’une journée d’étude, qu’il est «inacceptable» et « insensé» que les administrations des hôpitaux accueillent les patients et leurs proches en leur disant qu’il «n’y a pas de lits disponibles».
«Nos services ont recueilli des informations selon lesquelles des patients n’ont pas été admis sous le prétexte fallacieux qu’il n’y aurait pas de places vides alors qu’en vérité l’hôpital compte des lits inoccupés à l’heure de la demande», a tonné le ministre dans ce qui s’apparente à une sévère mise en garde contre les gérants des établissements.
«Il est hors de question que les malades soient refoulés devant l’établissement», a pesté le ministre de la Santé, qui a ajouté que «même dans le cas où il y aurait saturation, il revient à l’établissement sollicité de trouver une solution au patient, à qui on doit assurer une place dans un autre hôpital».
Le premier responsable du secteur a pointé, par ailleurs, le faible taux de modernisation de l’administration des hôpitaux, estimant que cette faille éloigne toute optimisation des services que le secteur peut offrir aux patients, particulièrement dans ce contexte de pandémie. «La faiblesse de la numérisation ainsi que le déficit de communication entre les directions de la santé freinent considérablement la prise en charge du malade et son orientation», a encore souligné le ministre.
A l’évidence, le ton utilisé par Benbouzid peut être révélateur d’un flux de doléances qui ont pu atterrir sur le bureau du ministre, qui a évoqué cette gestion administrative des hôpitaux pour la seconde fois en un laps de temps court.
La semaine passée, il a présidé une réunion de coordination ayant regroupé tous les cadres de l’administration centrale, responsables et directeurs des ateliers de travail chargés d’examiner les problèmes auxquels font face les professionnels de la santé pour «une meilleure prise en charge» des bénéficiaires des prestations sanitaires.
La réunion en question a été organisée, selon un communiqué du ministère de la Santé, en prévision de la tenue du séminaire national sur «la modernisation du système de santé» prévu en janvier prochain.
La tutelle a relevé que dans la même perspective, des colloques ont été organisés précédemment à travers les 58 wilayas, suivis par 9 rencontres régionales en septembre et octobre 2021 ayant regroupé les professionnels de la santé, les syndicats, partenaires sociaux et les associations activant dans le domaine de la santé.
Ces rencontres ont été sanctionnées par «la collecte de propositions sur les différents thèmes traités au niveau de plusieurs ateliers et portant principalement sur la prévention, la protection sanitaire, la gouvernance et la gestion des établissements sanitaires, des métiers et des professionnels de la santé, outre la gestion du processus sanitaire, la formation et la valorisation des ressources, le financement des activités des établissements publics de santé, les médicaments et le matériel médical, l’organisation des soins et le système national d’information sanitaire et du numérique».