Cette année, et pour les incontournables éphémérides concernant le football, l’équipe nationale algérienne détient une bonne place chez les chroniqueurs sportifs, non seulement sur les colonnes des journaux et TV algériens, mais aussi au niveau des reporters à travers le monde du ballon rond.

Prédire que l’Algérie allait être couronnée reine d’Afrique était impensable, même dans les rêves les plus fous des afficionados des fennecs, ni dans les cauchemars les plus effroyables de notre meilleure ennemi, en football uniquement cela s’entend, les pharaons. Car initialement prévue au Cameroun, la CAN 2019 a finalement été délocalisée en Egypte, déjà vainqueur de la compétition à sept reprises. Remporter « la kahloucha » au Cameroun était mission impossible pour l’Algérie, mais espérer qu’à l’issue des joutes africaines de football, Mahrez brandisse le trophée africain sur des terres égyptiennes relevait carrément d’une utopie que n’imaginait pas le plus optimiste des supporters d’El Khadra. Il faut dire que l’EN Algérie se relevait à-peine d’une « madjerite », une terrible maladie qui l’a affectée dès que son destin fut lié à celui de l’enfant terrible du football algérien, Rabah Madjer. S’il ne fait aucun doute que le nom de Madjer figure sur des tablettes en marbre quant à sa carrière de joueur de football, au même titre que Belloumi, Dahleb ou Lalmas, le coach éponyme a fait tout faux à chaque fois que le destin de l’équipe Algérie lui a été confié. Pendant les quelques mois où il a entrainé l’EN, Madjer, pourtant avec pratiquement les mêmes joueurs qui avaient fait sensation au dernier mondial de football, a dénaturé, défiguré, avachi, frelaté, et l’équipe et ses joueurs. Il a été le seul à voir des victoires de son équipe, là où il n’y avait que des défaites. Il était le seul à voir son équipe grimper les marches de l’Olympe alors qu’elle descendait ceux des maelströms. Enfin, ce n’est pas de sa faute si l’ex sociétaire de Porto est d’un optimisme indécent … Belmadi, par contre, son successeur appelé en catastrophe pour colmater les brèches occasionnées par le « allo Porto », était d‘un réalisme et d’un pragmatisme de mathématicien. D’emblée, il a fait le ménage dans la tête des joueurs qui n’avaient plus que l’ombre du talent et de la grinta qui étaient les leurs. Djamel Belmadi qui avait fait une carrière de joueur en France et en Angleterre, et celle d’entraîneur au Qatar était conscient que la tâche serait dure pour une résurrection de l’équipe Algérie. Il ne répondait que rarement ou pas du tout à ceux qui le questionnaient sur ses objectifs et la possibilité de remporter la coupe d’Afrique des nations.
Des fennecs insatiables
Prudemment, il avançait dans les éliminatoires de la CAN où il a réalisé pourtant et pratiquement un sans-faute. Les capés de l’EN retrouvaient une vista et une joie de jouer que l’on croyait définitivement enterrées. Et vint la 32e édition avec des espoirs les plus fous et des … réticences les plus honnêtes. Les Fennecs broieront tout sur leur passage. Des lions, aux aigles en passant par des éléphants, les fennecs se révèleront insatiables. Belmadi, toujours aussi joyeux qu’une sombre nuit d’hiver, commencera à se dérider pour parler de finale, puis de sacre. Le mot était lâché et il fallait tenir promesse. Les joueurs métamorphosés par la méthode Belmadi gagneront à chaque rencontre des galons supplémentaires. Mahrez, le capitaine, retrouvera ses marques et celles des filets adverses. M’bolhi son assurance légendaire, Belaili reprendra son talent d’artiste pour le mettre au service de ses co-équipiers, et son compère Bounedjah sèmera la terreur au sein des défenses des équipes africaines. Guedioura rajeunira d’une décade, Atal grandira d’une autre, Belamri jouera au bourreau des attaquants et Bensebaini et Mandi confirmeront tout le bien que l’on pensait d’eux. Bennacer sera tout simplement le meilleur joueur du tournoi et Slimani et Soudani donneront tort à ceux qui les avaient enterrés trop vite. Ounas et Delort joueront aux remplaçants de luxe sur un banc qui se révélera d’une richesse extraordinaire. Les Fennecs basculeront les chiffres de la 32e CAN du nom en raflant pratiquement tous les titres mis en jeu. M’bolhi, Guedioura, Bennacer et Mahrez feront partie de l’équipe type du tournoi, avec Belmadi comme coach. L’Algérie sera la meilleure équipe, bien sûr, avec la meilleure attaque, la meilleure défense et le meilleur ratio défense/attaque. Bennacer le meilleur joueur et le meilleur passeur, Ounas et Mahrez seconds meilleurs buteurs avec 3 buts. Le rideau qui tombera à l’issue du couronnement des Verts sera le prélude à d’autres défis, d’autres victoires et d’autres espoirs. Tous les Algériens en ont rêvé, Belmadi et ses boys l’ont fait. Bravo les champions !n