La facture d’importation des produits alimentaires a connu une légère hausse sur les 5 premiers mois de 2018, tirée essentiellement par l’augmentation des importations des céréales et le lait, tandis que le reste des principaux produits alimentaires a connu des baisses, rapporte l’APS auprès des Douanes.
« Depuis 2016, le prix des céréales a augmenté sur les marchés mondiaux à cause des différents «accidents climatiques» enregistrés régulièrement », nous explique un expert pour justifier l’impossibilité persistante pour l’Algérie de réduire la facture d’importation de céréales. « Au même moment, nous avons observé une baisse des investissements des agriculteurs pour la céréaliculture, ce qui induit des grains de moindre qualité et des mauvaises herbes dans le produit fini », indique le spécialiste. Ainsi, la facture des céréales, semoule et farine, représentant plus de 36% des importations alimentaires de l’Algérie, a grimpé à 1,428 milliard de dollards (mds usd) contre 1,258 mds usd, soit une augmentation de 13,5% sur les cinq premiers mois de 2018 par rapport à la même période de 2017, selon les chiffres du Centre national de l’information et des statistiques des Douanes (Cnis).
Plus globalement, l’Agence officielle indique que la facture d’importation du groupe des produits alimentaires a atteint 3,936 milliards de dollars entre janvier et fin mai 2018, contre 3,791 mds usd durant la même période de 2017, soit une hausse globale de l’ordre de 3,82%. Sur les 3,936 mds usd d’importations alimentaires globales, les six principaux produits alimentaires (céréales, laits, sucres et sucreries, café et thé, légumes secs et viandes) ont été importés pour 2,892 mds usd sur les cinq premiers mois de 2018 contre 2,855 mds usd sur la même période de 2017, en hausse de près de 37 millions usd, correspondant à une augmentation de l’ordre de 1,31%. En revanche, les importations pour le reste des produits alimentaires essentiels ont enregistré des baisses. Les importations des viandes ont reculé de 24,56%, le sucre et sucreries, enregistrent une tendance analogue avec une baisse de 21%. Les légumes secs, le café et le thé ont pour leur part connu des baisses moins conséquentes
La facture du médicament en hausse
La facture d’importation des médicaments a nettement augmenté sur les cinq premiers mois de 2018, selon les chiffres du Cnis. L’organisme douanier chiffre à 922,54 millions usd les importations de médicaments sur les cinq premiers mois de l’année en hausse de 37,43% par rapport à la même période de 2017. « Les autorisations d’importation des produits pharmaceutiques peuvent être délivrées aux opérateurs au-delà des cinq premiers mois », indique Hocine Mahdi, consultant dans le secteur pharmaceutique, pour qui les chiffres annoncés peuvent s’expliquer par un retard de délivrance en 2017 contrairement à 2018. « Ce chiffre se réduira d’ici à la fin de l’année si cette hypothèse se vérifie avec des programmes d’importation effectués majoritairement lors de ces cinq premiers mois », explique le consultant qui rappelle que le marché du médicament évolue en Algérie de moins de 10% par an environ comme cela a été le cas entre 2016 et 2017. La demande nationale en médicaments étant actuellement de l’ordre de 4 milliards de dollars par an, l’industrie pharmaceutique nationale produit pour l’équivalent de deux milliards de dollars.