Par Bouzid Chalabi
Alors que le blé dur est le plus coté actuellement sur le marché européen à 260 euros la tonne contre 210€/T pour le blé tendre, l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) vient d’acheter dans le cadre d’un appel d’offres qui s’est clôturé la semaine dernière 200 000 tonnes de cette céréale primaire.
Selon des opérateurs européens qui rapportent l’information, le prix d’achat est estimé entre 380 et 385 dollars la tonne, frais de port compris. Dans le contrat d’achat, l’OAIC exige des fournisseurs retenus que les volumes achetés soient expédiés entre le 1er et le 15 juillet et entre le 16 et le 30 juillet. En somme, à partir de cet achat, il ne reste plus à l’OAIC que de conclure l’achat de 100 000 tonnes pour clore son avis d’appel d’offres international lancé en avril dernier, qui portait sur l’acquisition de 300 000 tonnes de blé meunier. Il y a lieu de savoir que ce dernier tonnage, une fois réceptionné à la fin du mois de juillet prochain, dépasse celui de l’année dernière à la même période. En effet, en juillet 2020, le volume réceptionné était de 218 000 tonnes. Une hausse qui vient en contradiction avec ce qu’avait décidé le gouvernement, en 2018, de plafonner les importations de blé meunier à 4 millions de tonnes par an, contre 6,2 millions à l’époque. Une option que le gouvernement tient à concrétiser sur le terrain. C’était d’ailleurs un des points soulevés lors du dernier Conseil des ministres et où le Chef de l’Etat a ordonné d’adopter tous les moyens scientifiques disponibles, en vue de relever les niveaux de production céréalière. Ce qui paraît faisable à moyen terme. Pour l’heure, les prévisions de récolte de la campagne moissons-battage 2020/2021 sont plutôt en dessous des objectifs escomptés, où le ministère de l’Agriculture tablait sur une moisson d’au moins 40 millions de quintaux. Et pourtant, ce département s’est efforcé à mettre les moyens afin que la campagne se solde par des rendements acceptables contenus dans certaines régions du pays à vocation céréalière, mais la pluviométrie n’a pas été suffisamment au rendez-vous.
Ce faisant, les importations de blé meunier vont non seulement rester au même niveau de volume qu’auparavant mais la facture sera plus élevée. C’est du moins ce à quoi il faut s’attendre dans la mesure où les cours mondiaux connaissent depuis quelques semaines une tendance à la hausse alors que l’OAIC est appelé à lancer d’autre avis d’appel d’offres internationaux dans le cadre de son programme annuel d’acquisition de céréales primaire (blé tendre, dur et orge). C’est pour dire enfin que cela n’enlève pas toute inquiétude pour l’Etat qui doit importer bon an mal an près de 5 millions de quintaux par an de céréales, surtout du blé tendre.