Mesure destinée visiblement à rationaliser les importations de certains produits alimentaires, la mise en œuvre de l’instruction n° 430 du ministère du Commerce et de la Promotion de l’exportation porte sur l’interdiction de l’importation de légumes secs et de riz par des opérateurs économiques, que ce soit «pour une revente en l’état ou usage propre».
Cette décision, datée du 9 février 2023, a été répercutée par l’Association des banques et des établissements financiers (Abef), informant les banques et établissements financiers, de «l’exclusivité d’importation de légumes secs et de riz» accordée à l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) et de «l’interdiction de leur importation par d’autres opérateurs, que ce soit pour la revente en l’état ou pour usage propre» (…) «A ce titre, il vous est demandé d’instruire vos services concernés à l’effet de prendre toutes les dispositions nécessaires pour l’application de cette mesure».
Décision qui devrait ainsi centraliser les opérations d’importation de ces produits de large consommation, d’autant que le marché manque de clarté pour les consommateurs. Il est par ailleurs à rappeler que cette mesure s’ajoute aux précédentes décisions visant au contrôle des importations.
Rappelons qu’en 2022, par rapport à 2021, le nombre d’opérateurs actifs dans l’importation est passé de 37.851 à 13.945, selon le dernier bilan du Centre national de registre de commerce (CNRC).
Et dans cette logique, il s’agirait également d’une mesure visant à maintenir les progrès, l’équilibre puis l’excédent enregistré ces dernières années par la balance commerciale. En effet, les prix des légumes secs et du riz sur les marchés internationaux sont restés incertains, avec de fortes tendances à la hausse. La rationalisation des importations permettrait d’anticiper toutes éventuelles hausses, d’autant que les chiffres préliminaires concernant l’année 2022 auraient laissé apparaître que les importations de biens étaient proches des 38,7 milliards de dollars, en légère hausse par rapport à l’année 2021 où la valeur des importations s’est établie à 37,5 milliards de dollars.