Dix jours après l’annonce faite à l’issue du Conseil des ministres selon laquelle il sera désormais autorisé aux constructeurs étrangers d’importer des véhicules, en plus de l’autorisation aux citoyens d’importer des véhicules de moins de 3 ans, le marché de l’automobile d’occasion n’a pas connu le baume en termes de vente bien que les prix de folie émanant auparavant des points de vente et des plateformes dédiés à secteur tendent à être amortis.

PAR NAZIM BRAHIMI
La raison est toute simple, les prétendants à un véhicule ne semblent pas se précipiter vers l’achat sur le marché de l’occasion préférant temporiser, ce qui va conduire inéluctablement à faire encore baisser les prix. Pour le volume des ventes, le statu quo semble bien l’emporter à se fier aux échos en provenance des marchés hebdomadaires aux quatre coins du pays. Surtout qu’il y a un effet d’attente en lien avec l’autorisation portant importation de véhicules de moins de 3 ans.
Pour rappel, le Président Tebboune avait ordonné, lors de la réunion extraordinaire du Conseil des ministres consacrée au Projet de loi des finances (PLF-2023) tenue le 9 octobre, d’autoriser les citoyens à importer les véhicules de moins de 3 ans et de présenter le cahier des charges relatif aux concessionnaires automobiles lors du prochain Conseil des ministres pour en arrêter le contenu avant la fin 2022.
Il a, également, donné des directives pour autoriser les constructeurs automobiles étrangers à importer des véhicules pour les vendre en Algérie, parallèlement au suivi méticuleux et continu du processus de lancement d’une véritable industrie automobile en Algérie, dans les plus brefs délais.
Sans compter bien entendu la nouvelle dynamique dans l’industrie auto avec l’annonce de l’installation de Fiat en Algérie puisqu’une convention-cadre a été signée, jeudi à 13 octobre à Alger, entre le ministère de l’Industrie et le groupe italien de construction automobile Fiat prévoyant le lancement d’un projet de construction automobile dans la zone industrielle Tafraoui, dans la wilaya d’Oran.
En vertu de cette convention-cadre, le constructeur italien lancera en Algérie un projet de construction et de production de véhicules de marque Fiat et développera les activités industrielles et les services après-vente et de pièces détachées de la marque.
Le ministre de l’Industrie, Ahmed Zaghdar, a indiqué le même jour que les premiers véhicules Fiat fabriqués en Algérie devraient être disponibles à partir de la fin de l’année 2023, soulignant que le choix de Fiat a été motivé par «l’engagement de cette marque à réaliser un transfert technologique effectif ainsi qu’un taux d’intégration qui s’accorde avec les aspirations du ministère pour bâtir une industrie automobile à la hauteur des objectifs fixés».
Le ministre a précisé que les deux parties feront en sorte d’atteindre, d’ici à 5 ans, les taux d’intégration prévus dans cet accord, ajoutant que d’autres négociations seront entreprises dans le domaine de la sous-traitance, tout en offrant la possibilité aux entreprises italiennes de sous-traitance de s’installer en Algérie pour contribuer à augmenter le taux d’intégration des véhicules fabriqués localement.
Le groupe italien de construction automobile Fiat compte «apporter aux consommateurs algériens ce qu’il a de meilleur», avait assuré, lors du paraphe de la convention, Carlos Tavares, PDG du groupe Stellantis, qui compte dans son portefeuille la marque italienne.
«Il n’y aura aucun décantage entre les Fiat qui seront fabriquées dans la zone industrielle Tafraoui dans la wilaya d’Oran et celles fabriquées ailleurs dans le monde», a-t-il déclaré, ajoutant que «le consommateur algérien aura droit aux mêmes modèles et aux mêmes technologies».

Offre variée en perspective
A cette offre en perspective s’ajoute la reprise annoncée de Renault Algérie qui devrait intervenir «bientôt», selon le Directeur général Renault Algérie Production (RAP), Rémi Houillons, en attendant aussi de connaître les noms des autres constructeurs dont «les négociations sont avancées» et qui seront connus en novembre, avait déclaré le ministre de l’Industrie.
Ce dernier est revenu, par ailleurs, avant-hier, sur les prix probables des véhicules importés misant sur des prix «raisonnables» qui obéiront à la loi de l’offre et de la demande. «Les prix des véhicules importés obéiront à la loi de l’offre et de la demande», a déclaré le ministre à la presse lors d’une tournée au Salon de l’alimentation organisé en marge de la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation.
«Le secteur de l’industrie automobile connaîtra une forte impulsion d’ici fin 2022 ou début 2023», avait affirmé Zeghdar, précisant que «le cahier des charges des concessionnaires automobiles sera présenté lors de la prochaine réunion du Conseil des ministres».
En effet et dans une déclaration à la presse au terme de la 5e session du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) algéro-français, M. Zaghdar a déclaré que «le cahier des charges, qui sera présenté lors du prochain Conseil des ministres, est prêt et nous prendrons en compte toutes les directives concernant la rédaction du cahier des charges tant attendu par l’ensemble des concessionnaires».
Il y aura «un redémarrage notamment après la promulgation de la loi sur l’investissement et des textes d’application y afférents. Je pense qu’il y aura un décollage industriel y compris celui de l’industrie automobile», a-t-il estimé.
A une question sur la date d’entrée en vigueur de la décision d’importation des véhicules, le ministre a expliqué que cela dépendait du parachèvement des dispositions organisationnelles avec le ministère des Finances concernant les procédures douanières et autres. «Pour ce qui est de l’industrie, nous sommes en négociations et il y aura prochainement de grandes entreprises dans ce domaine, ce qui permettra la fabrication et l’importation», a-t-il poursuivi. <