Par Bouzid Chalabi
A l’issue d’un avis d’appel d’offres international qui s’est conclu jeudi dernier, l’Office algérien interprofessionnel des ccéréales (OAIC) s’est rendu acquéreur de 300 000 tonnes de blé meunier d’origine facultative, livrable au mois de novembre prochain. Une acquisition qui dépasse de loin, en termes de volumes, ses acquisitions précédentes, lesquelles oscillent en effet entre 50 000 et 100 000 tonnes de blé dur et tendre confondus.
A travers cet important volume d’achat tout porte à croire que les pouvoirs publics visent à constituer au plus vite des stocks stratégique en céréales primaires afin de se prémunir de tous aléas qui pourraient intervenir sur le marché international des céréales. C’est aussi une démarche qui s’inscrit en droite ligne avec les instructions du chef de l’Etat «sur la nécessité de garantir un stock stratégique de denrées alimentaires , notamment de blé».
En somme, ce énième achat de blé en très grande quantité par l’OAIC confirme que le but recherché est de renforcer le stock national dans un contexte international marqué par la hausse des prix des matières premières et des produits alimentaires, la rupture des chaînes d’approvisionnement et la hausse des coûts du fret et autres facteurs.
A ce titre, on peut citer l’exemple le plus édifiant, celui du prix de la tonne de blé tendre qui a augmenté à plus de 500 dollars en mars 2022, soit une hausse de plus de 80% par rapport à la même période de 2021, où le prix était de 280 dollars la tonne. Du coup, selon le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane l’Etat a consacré plus de 900 milliards de dinars, soit plus de 6,4 milliards de dollars pour l’importation de céréales en 2021 et 2022. Un montant qu’il a rapporté à l’occasion de la déclaration de la politique générale du Gouvernement devant l’Assemblée populaire nationale (APN) hier lundi 3octobre 2022. Concernant le renforcement du stock national de céréales, le chef de l’exécutif a indiqué que «le gouvernement a veillé avec une vision prospective à sa consolidation en apportant un appui financier important à l’OIAC, estimé à plus de 900 milliards DA en 2021 et 2022».
Il convient de savoir enfin à propos de l’OAIC qu’il importe la quasi-totalité de blé et d’orge pour les besoins de consommation du pays. Son rôle est de réguler le marché intérieur avec des prix à la consommation subventionnés. Le blé tendre, le blé dur, le maïs et l’orge sont taxés à 5% et soumis à une «taxe sur les céréales et les légumes secs de 14 DA par quintal. Le blé est exempté de TVA, l’orge et le maïs sont soumis à une TVA de 19 %. Les farines sont soumises à un droit de douane de 30 %. <