Après les plus de cinq millions d’enfants du primaire, quatre millions d’élèves des cycles moyen et secondaire reprennent aujourd’hui le chemin des cours. Ils sont aujourd’hui les nouveaux et derniers entrants d’une année scolaire 2020-2021 où il sera beaucoup question de sécurité sanitaire et de vigilance par rapport à la menace de la Covid-19.

C’est aujourd’hui que sera signée la rentrée scolaire 2020-21 pour les cycles moyen et secondaire, dix jours après celle du primaire, dont les cours ont été interrompus pour permettre aux établissements d’abriter la consultation référendaire du 1er novembre, accompagnée par des appréhensions de plusieurs parties quant à l’application stricte du protocole sanitaire dans un contexte de rebond des cas de contamination à la Covid-19.
De quoi conclure à un test grandeur nature dans le sens où les trois cycles de l’Education nationale sont désormais à l’heure de la rentrée et tout ce qu’elle charrie comme exigences sanitaires.
Les chiffres sont très illustratifs de l’importance de ce rendez-vous dans la mesure, où plus de 4 millions d’élèves marqueront aujourd’hui leur reprise dans les collèges et lycées sur un total de 10 095 367 inscrits dans les trois paliers d’enseignement dont plus de 5 millions dans le cycle primaire.
Dans le détail, les chiffres de la tutelle indiquent 3 313 448 élèves inscrits dans le cycle moyen, encadrés par 169 684 enseignants, répartis à travers 5 780 CEM, contre 1 477 187 élèves dans le cycle secondaire, encadrés par 109 900 enseignants, répartis à travers 2 573 lycées.
En prévision de cette rentrée scolaire, le ministère de l’Education nationale a tracé récemment les plans exceptionnels de reprise des cours des cycles moyen et secondaire en mode présentiel, tout en tenant compte de «la nécessaire préservation de la santé des élèves et des personnels», exhortant ces derniers à sensibiliser les élèves et à les accompagner, en impliquant les parents dans cette démarche.
Lors de sa réunion avec les directeurs de l’Education et les chefs des établissements scolaires publics et privés, le ministre de l’Education nationale, Mohamed Ouadjaout, a appelé «au strict respect» du protocole sanitaire adopté par le Comité scientifique du ministère de la Santé ainsi qu’à l’application rigoureuse de l’ensemble des gestes barrières.
Et si la rentrée scolaire du cycle primaire, intervenue le 21 octobre dernier, s’est effectuée sans grands couacs, en dépit de quelques cas de contamination parmi le personnel entraînant la fermeture de certaines écoles, la partie qui commence aujourd’hui s’annonce plus difficile.
D’où l’insistance du premier responsable du secteur à «veiller à l’hygiène au sein des écoles et de les aménager de manière à appliquer les règles de distanciation physique et à éviter le regroupement des élèves, rappelant l’impératif de préparer les locaux en assurant les moyens nécessaires à l’application du protocole sanitaire et en relançant le rôle de la cellule de veille». Or, organisations syndicales et parents d’élèves se plaignent d’un manque de moyens de prévention contre la pandémie, notamment dans certaines localités, exhortant les autorités à réunir les conditions nécessaires pour une meilleure entame de l’année scolaire. «Les Assemblées populaires communales sont dépassées en termes de gestion des établissements du cycle primaire. Mais j’espère que les directions de l’Education fourniront les moyens humains et matériels pour une rentrée dans des conditions favorables pour les élèves et le personnel», a relevé un syndicaliste.

Mesures exceptionnelles
S’agissant du plan exceptionnel de reprise des cours, il est prévu dans les lycées la répartition des élèves en groupes et sous-groupes de 20 à 24, à l’exception de certains groupes où le nombre d’élèves est égal ou inférieur à 24 élèves, comme le cas des filières de langues étrangères, de mathématiques et de maths techniques, ou encore de certaines disciplines dispensées en travaux pratiques ou dirigés. Par ailleurs, la durée de la séance d’enseignement a été réduite à 45 minutes toute la semaine y compris l’après-midi du mardi.
Dans les établissements où le nombre de classes suffit pour accueillir les sous-groupes, le plan prévoit la répartition des sous-groupes en deux équipes équilibrées «E1 et E2» en leur assurant une alternance ‘matinée et après-midi’, soit de 8H à 12H40 (6 séances en 4H30 de cours) ou de 13H30 à 17H25 (5 séances en 3H45), en fonction du volume horaire hebdomadaire des filières.
Concernant le plan exceptionnel de reprise des cours du cycle moyen, il est prévu de découper, au besoin, chaque groupe pédagogique de plus de 24 élèves en deux, voire trois, sous-groupes, chaque sous-groupe devant compter près de 20 élèves. Les groupes éducatifs programmés dans les grandes salles (amphithéâtre ou bibliothèque) peuvent être maintenus tels quels, avec le respect impératif de la distanciation physique. La durée de la séance a été fixée à 45 minutes et la journée répartie en deux shifts, à savoir 6 séances dans la matinée pour un volume horaire de 4H30, et 5 séances dans l’après-midi pour un volume horaire de 3H45 alors que les journées d’études demeurent du dimanche au jeudi (soit 5 jours).
Il faut noter que des éléments de la Police et de la Gendarmerie nationale sont mobilisés pour sécuriser le périmètre des établissements d’enseignement en effectuant des patrouilles de contrôle aux abords des écoles, notamment aux heures d’entrée et de sortie… L’objectif est de faciliter le trafic routier, préserver l’intégrité des élèves et s’assurer du respect des gestes barrières pour endiguer toute éventuelle expansion du coronavirus. <