La Coordination nationale des titulaires de doctorat et de magister organise une action de protestation, le 13 mars prochain, devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à Alger. Ces derniers ont exprimé leur indignation «envers les arguments avancés par le ministre du secteur reniant leur droit au recrutement direct».
PAR MILINA KOUACI
La décision d’organiser une énième action de protestation intervient quelques jours après la réponse du ministre de l’Enseignement supérieur, Kamel Baddari, à une question écrite d’un député parlementaire sur le recrutement des titulaires de doctorat. Le ministre avait indiqué que la formation de troisième cycle n’est pas un poste administratif ou budgétaire, mais un poste pédagogique et scientifique par excellence, conformément au décret exécutif 22/208 fixant le régime des études et de la formation en vue de l’obtention des diplômes de l’enseignement supérieur.
Le secteur de l’Enseignement supérieur, a poursuivi le ministre, se charge du recrutement des titulaires de doctorat et de magister via l’ouverture de postes budgétaires.
Au titre de l’exercice 2022, 2 186 postes budgétaires ont été ouverts pour les enseignants-chercheurs. Le ministère a également mis en place des mécanismes pour le recrutement des titulaires de doctorat dans des entreprises administratives de la Fonction publique et leur intégration dans des entreprises économiques conformément à une instruction ministérielle du 15 septembre 2021.
Une réponse qui n’a pas été du goût des concernés. «La réponse du ministère n’était pas à la hauteur et non convaincante. Le non-recrutement des titulaires de doctorat constitue une atteinte au bon fonctionnement des universités qui souffrent d’un manque d’encadrement pédagogique et scientifique», estime la Coordination des titulaires de doctorat. Elle demande ainsi au président de la République d’intervenir pour «sauver et rendre justice à l’élite de l’Université algérienne».
Ces derniers demandent, en effet, le recrutement direct dans le secteur de l’enseignement supérieur en tant qu’enseignant-chercheur. Ces derniers réclament le recrutement direct, étant titulaires de postes reconnus par la loi et obtenus suite à un concours national après que les universités aient exprimé leurs besoins en matière d’enseignants-chercheurs.
Ils ont, à ce propos, exprimé leur attachement à l’application du décret 98/254 relatif à la formation doctorale, à la post-graduation spécialisée et à l’habilitation universitaire, qui leur confère le droit au recrutement direct en raison du «manque flagrant d’encadrement pédagogique».
Pour cette corporation, le décret exécutif 22/208 sur lequel s’est appuyé le département de Kamel Baddari pour «justifier» le non-recrutement des diplômés de doctorat stipule, en son article 66, que les étudiants inscrits en post-graduation spécialisée, à la date d’effet du présent décret, peuvent suivre leur formation et demeurent régis par les dispositifs du décret 98/254. Cela dit, le recrutement direct est de vigueur pour ceux qui étaient étudiants ou ont eu leur diplôme à la date de publication du décret.
Il y a lieu de rappeler que lors d’un tête-à-tête entre les deux parties, M. Baddari a signifié aux titulaires de doctorat que son département s’attelle à trouver des solutions. Il s’agit entre autres de l’organisation de concours et de pourvoir un nombre important de postes, de la création d’unités de recherche dans les entreprises économiques et du recrutement des enseignants-chercheurs dans les différents établissements et entreprises, de l’absorption du chômage de l’élite du secteur via le dispositif d’accompagnement à l’insertion et de formation à l’emploi (Daife). <