Le ministre de la Communication, Mohamed Bouslimani, a défendu la future loi sur l’information, attendue dans les prochaines semaines, estimant qu’elle est «dictée par l’évolution de la scène médiatique et la nouvelle Constitution» au moment où les attentes des professionnels de la presse sont nombreuses pour pouvoir tourner la page
«du champ de ruines» laissé par son prédécesseur Ammar Belhimer.
«La promulgation de la nouvelle loi consacre un cadre idoine pour l’édification d’une presse libre et d’un haut niveau de professionnalisme des journalistes», a-t-il dit sur les ondes de la Radio nationale, considérant que le projet de loi organique relative à l’information vise à «réglementer la profession et combler les lacunes de la loi 12-05 qui ne répond plus aux évolutions de la scène médiatique».
Le ministre, qui boucle à l’occasion ses trois premiers mois à la tête du secteur, a annoncé la création d’un Conseil de la presse qui viendra remplacer l’Autorité de régulation de la presse écrite qui n’a jamais vu le jour à cause, dit-il, «des textes de loi qui stipulent que les représentants des médias doivent être désignés par consensus», alors que cette représentation semble poser de sérieux problèmes dans un secteur traversé par plus d’une contradiction et des zones de non-droits dans certains chapitres.
Ce Conseil, prévu dans le projet de loi organique, sera «composé de professionnels et de journalistes représentant toutes les catégories de médias», a-t-il fait savoir, en précisant que des commissions d’éthique et de déontologie, ainsi qu’une commission de «la carte du journaliste professionnel», seront désignées en son sein pour encadrer la profession.
Le ministre de la Communication a indiqué, par la même occasion, que d’autres projets de loi verront le jour immédiatement après la promulgation de la nouvelle loi sur l’information pour organiser, entre autres, la publicité et les sondages d’opinion. Ce qui corrobore les propos du Premier ministre, qui a fait état, fin novembre, de la finalisation de «quatre textes à même de promouvoir ce secteur sensible et stratégique». Il s’agit de «la loi organique relative à l’information et des lois sur l’audiovisuel, la publicité et le sondage d’opinion», a-t-il précisé, ajoutant que le Gouvernement s’emploie, en outre, au parachèvement de l’élaboration du décret exécutif relatif à l’organisation de l’activité des agences de communication.
Hier, M. Bouslimani a évoqué, également, «les campagnes médiatiques menées par certaines parties contre l’Algérie», assurant que les Algériens «ne se laissent plus tromper par ces mensonges proférés pour déstabiliser le pays», en appelant la presse nationale à «passer à l’offensive» pour contrecarrer les attaques menées par les «ennemis» du pays.
A souligner que l’avant-projet de Loi organique relative à l’information a été examiné lors de la réunion du gouvernement du 2 février dernier « en vue de conférer au texte un caractère novateur en accord avec les dispositions de la Constitution ainsi que les mutations induites par le développement technologique».
Ce projet de texte «exprime la volonté des Pouvoirs publics de donner à la refonte du texte un caractère novateur en accord avec les dispositions de la Constitution du 1er novembre 2020 ainsi que les mutations induites par le développement technologique et les standards internationaux en la matière», selon un communiqué des services du Premier ministère.