Le recul des recettes des exportations algériennes n’en finit pas de peser sur la balance commerciale de l’Algérie et fragilise davantage les fondamentaux du commerce extérieur du pays. En témoigne la forte hausse du déficit commercial, qui a atteint 5,75 milliards de dollars (mds usd) durant les onze premiers mois de l’année 2019, contre un déficit de 3,88 milliards de dollars à la même période en 2018, soit une progression plutôt inquiétante de 48%, indiquent les statistiques provisoires de la Direction des études et de la prospective des Douanes (DEPD).
C’est dire qu’on est bien loin des années d’avant-2014, lorsque le prix du baril de pétrole s’était installé aisément au-dessus des 100 dollars et permettait aux conséquentes recettes d’hydrocarbures de couvrir largement les importations du pays, mais aussi de verser les forts montants en devises restants au compte des réserves de change qui, à l’occasion, ont fini par atteindre jusqu’à 200 milliards de dollars, avant qu’elles n’entament une tendance baissière qui dure depuis des années et qui les a déjà fait descendre à moins de 70 dollars. Pour l’année qui vient de s’achever, la période allant de janvier à novembre aura encore été plus pénible à gérer face à des exportations qui ont poursuivi leur recul pour s’établir à 32,62 mds usd sur les onze premiers mois 2019, contre 38,12 mds usd à la même période de 2018, soit une régression de 14,44% qui n’a fait qu’alourdir le déficit du pays, même si les importations du pays ont connu, elles aussi, une baisse de 8,66% après avoir atteint 38,37 mds usd, contre 42 mds usd. Une baisse toutefois timide au vu des mécanismes mis en place par les pouvoirs publics pour réduire sensiblement la facture des importations du pays. Même remarques pour les mécanismes devant servir les exportations, puisque celles-ci restent toujours marginales avec près de 2,36 mds usd pour le compte des onze premiers mois de 2019, ce qui représente tout juste 7,24% du volume global des exportations, contre 2,67 mds usd à la même période en 2018, en baisse de 11,70%, précisent les données de la DEPD.
Il ya lieu de noter que le recul de la facture des importations est due principalement à la tendance baissière qu’ont connu les achats de cinq groupes de produits sur les sept que contient la structure des importations, dont les biens d’équipements industriels, les biens alimentaires, les biens d’équipements agricoles et les biens de consommation.
Pour les biens d’équipements industriels, qui ont représenté près de 32% de la structure des importations sur les onze mois 2019, les importations se sont chiffrées à 12,24 mds usd contre 14,87 mds usd à la même période de comparaison, reculant de 17,68%.
Les biens alimentaires ont été importés pour un montant de 7,32 mds usd contre 7,86 mds usd, enregistrant ainsi une baisse de 6,94%, selon la même source. Quant aux biens d’équipements agricoles, ils ont totalisé 432,13 millions usd, contre 514,69 millions usd (-16,04%), alors que les importations des biens de consommation (non alimentaires) se sont établies à 5,95 mds usd, contre 6,14 mds usd (-3,03%).
En revanche, deux groupes de produits de la structure des importations ont connu des hausses durant la même période. Il s’agit du groupe énergie et lubrifiants (carburants) qui a connu une hausse de 13,84%, en s’établissant à 1,14 md usd, contre 1 md usd et des produits brut qui ont, également, augmenté de 1,70% pour atteindre 1,79 md usd, contre 1,76 md usd.
Au classement des principaux partenaires commerciaux de l’Algérie, la France est restée premier client et la Chine premier fournisseur entre janvier et novembre 2019. La France a acheté à notre pays pour près de 4,62 mds usd, (14,16% du montant global des exportations algériennes), en hausse de 0,47%, suivie de l’Italie avec 4,3 mds usd (13,19%), l’Espagne avec 3,58 mds usd (10,98%), les Etats-Unis avec 2,18 md usd (6,71%) et la Turquie avec 2,01 md usd (6,18%). Ces cinq premiers clients du pays ont représenté près de 57,40% des exportations algériennes.
Concernant les fournisseurs de l’Algérie, la Chine demeure aisément installée en tête avec 7,11 mds usd (18,55% des importations algériennes globales), suivie de la France avec 3,87 mds usd (10,09%), de l’Italie avec 3,06 mds usd (7,98%), l’Espagne avec 2,71 mds usd (7,06%) et de l’Allemagne avec 2,65 mds usd (6,92%). Ces cinq pays ont représenté 50,60% des importations algériennes de janvier à novembre derniers.