Cela ne pouvait venir que de lui. Lui, c’est Lionel Messi. Et il est en train de boucler la boucle au Qatar en se rapprochant, plus que jamais, du seul trophée qui lui manque, une Coupe du monde. Avant-hier, la Pulga a – de nouveau – fait étalage de sa magie sur le jardin du stade Lusail. Un but et une merveilleuse passe décisive pour envoyer l’Albiceleste tutoyer le septième ciel. Remarquable, un qualificatif auquel il a déjà eu droit à de nombreuses reprises. On dira qu’il est presque divin.

Par Mohamed Touileb
Plus rentre-dedans que jamais, il affiche une âme de leader et de joueur qui a finalement compris que son aura dépasse le délice de sa patte gauche. D’ailleurs, il n’a pas hésité à montrer une facette qu’on ne lui connaissait pas quand il a littéralement « trash-talké » un joueur des Pays-Bas, Wout Weghorst, alors qu’il était en direct à la télévision en interview d’après-match.
Chaque match était

« une finale »
« Qu’est-ce que tu regardes, idiot ? Vas là-bas », a lâché le septuple Ballon d’or. Même en ayant validé son billet pour la demie, l’enfant de Rosario était toujours dans son match. Il était clairement en mission. Et il y met les ingrédients sur le plan individuel depuis ce contrecoup contre l’Arabie Saoudite (défaite surprise 1-2) en ouverture de l’épreuve avec une surprenante défaite qui avait mis fin à une série de 36 matchs sans revers.
« Commencer ainsi avec un adversaire contre lequel on ne pensait pas perdre a été une épreuve très dure pour ce groupe. Mais il a démontré qu’il était fort. Il a avancé match par match. Ce que nous avons fait était difficile, car chaque match était une finale. On a joué cinq finales, on en a gagné cinq. Espérons que ce sera le cas pour la prochaine », a indiqué le dépositaire du jeu.
Depuis ce couac, le sociétaire du Paris Saint-Germain et ses camarades se sont ressaisis. Et l’Argentine a pu compter sur son prodigieux numéro 10 pour se relancer dans l’épreuve et terminer en tête de leur poule en signant deux succès contre le Mexique et la Pologne. Dès le début de la phase à élimination directe, le septuple Soulier d’or européen n’a cessé de faire basculer les rencontres du côté des Argentins.

Des records à la pelle avant la der’
A chaque rencontre, il laissait sa trace. Un but face à l’Australie, une passe D et un goal contre les Néerlandais et la même facture au moment de croiser la Croatie, vice-championne du monde en titre. Au total, depuis le début de la campagne qatarie, LM10 a planté 5 pions et distillé 3 offrandes en 6 tests dans lesquels il a été élu 4 fois homme du match. Sur le plan numérique, il a eu le temps de devenir le meilleur buteur de son pays au Mondial devant Gabriel Batistuta (10 buts) avec une seule unité. Aussi, il égale le nombre de passes décisives du mythique et regretté Diego Maradona (9) en 25 matchs (record égalé avec Lothar Matthäus). L’état de grâce est là. Et cette version ultime de « Léo » est toute aussi fascinante et létale que celles qui lui ont permis de truster les différentes consécrations par le passé. Désormais, il reste la finale qui sera « sûrement mon dernier match dans une Coupe du monde. Il reste de nombreuses années avant la prochaine (en 2026, il aura alors 39 ans, NDLR) et je ne pense pas que je pourrai la disputer. Alors j’espère finir de la meilleure façon ». C’est pour dire qu’il faudra savourer cette dernière qui le mettra définitivement au sommet de la balle ronde. Là-haut. Tout là-haut. n