Par Bouzid Chalabi
Les hausses actuelles des prix des produits de large consommation ont de nouveau fait réagir le président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (Apoce) Mustapha Zebdi, qualifiant ces hausses de «rapides», brutales» et «sans fondement».
Ce dernier, repris hier par le site d’information SabqPresse, s’étonne avec beaucoup d’amertume que «les augmentations des prix sur certains produits, qui ne sont pas de très large consommation, mais très demandés, ont connu des hausses de pas moins de 10%, mettant à «rude épreuve tous ceux dont le pouvoir d’achat est en proie déjà à une forte érosion». Et de s’interroger sur cette série de hausses des prix : «C’est à croire que chez une grande majorité de nos commerçants, l‘augmentation des prix au début de chaque année est devenue réflexe et agissent de concert quand bien même leurs fournisseurs n’ont pas augmenté leur prix.» Non sans se demander dans la foulée : «Et pourtant, de nombreux fournisseurs attestent qu’ils n’ont pas procédé à une réévaluation de leurs marchandises par suite d’un coût élevé à la production.» Toujours dans ce même ordre de raisonnement, il dira : «Quant à ces commerçants qui justifient leur hausse de prix en raison de taxe fiscale plus élevée imposée aux producteurs, ce ne sont là que de fallacieux prétextes dans le sens où dans la loi des finances actuelle, il n’est pas prévu de majoration de taxes fiscales dans de nombreux secteurs d’activités industrielles.» A propos des cours élevés de la matière première importée par les producteurs qui ont comme conséquence directe «un coût à la production à la hausse et, par ricochet, leur prix sortie de chaînes de production», Mustapha Zebdi estime qu’il serait temps de mettre en place un mécanisme à même de contrôler la véracité des arguments avancés par les producteurs : «N’a-t-on pas, très souvent, assisté que lorsque les cours mondiaux des matières premières baissent cela ne se traduisait pas sur les prix de vente au niveau des sites de production», souligne à ce propos Zebdi.
Revenant sur les hausses des prix à hauteur de 10%, le président de l’Apoce précise que «la loi des finances n’a pas prévu cette disposition. Or, nul n’est censé ignorer que toute augmentation ne peut être décidée sans être introduite dans la loi de finances et si elle est constatée sur le terrain, elle doit être conforme à la loi de finances». Face à cet état des lieux, Zebdi a lâché : «Nous avons affaire à des opérateurs qui n’en font qu’à leur tête et à leur calcul lucratif.» Et de conclure par ces mots : «Toutes ses hausses de prix actuelles pèsent sur le citoyen et les consommateurs. Il serait temps que les pouvoirs publics réagissent, ou tout au moins fassent en sorte que les citoyens subissent de moins en moins le diktat des opérateurs intervenant en amont et en aval de la chaîne production/commercialisation des denrées alimentaires fraîches et conditionnées.»