Désastreuse, c’est ainsi qu’on pourrait qualifier la dernière participation à un championnat d’Afrique de handball, disputé il y a deux ans au Gabon, de notre équipe nationale. Une élimination dès les quarts de finale et une sixième place synonyme de la pire participation des « Verts » à ce niveau. Pour la 24e édition, qui commence aujourd’hui en Tunisie (détentrice du titre), le « sept algérien », en reconstruction, cherchera à redorer le blason et arracher une des trois places qualificatives pour le Mondial de la discipline qu’abritera l’Egypte l’an prochain.
Comme rassurances d’aptitude, il y a eu une bonne préparation et cette victoire (28/21) en match amical contre l’Angola dimanche avant de s’envoler, lundi, en terre tunisienne. C’est tout pour les camarades de Messaoud Berkous, qui disputera le tournoi continental pour la 7e fois, ayant entamé une reconstruction après l’arrivée d’Alain Portes en juillet dernier.
L’urgence était de mettre sur pieds un team pour la CAN-2020 et essayer de faire oublier la désillusion de l’opus-2018 dans lequel l’Algérie n’a même pas réussi à figurer dans le « final four » se faisant sortir par les Angolais en quarts (27/29) avant de perdre dans le match pour la 5e place contre la modeste sélection gabonaise (23/24). Par la suite, c’était le néant pour un sept national complètement à l’arrêt. La Fédération algérienne de handball (FAHB) a carrément laissé en veilleuse l’EN répétant, sans cesse et par le biais de son président Tahar Labane, patienter pour trouver la bonne solution.
Portes d’optimisme
Finalement, le choix s’est porté sur le technicien français Alain Portes qui repoussait, chaque fois, son arrivée aux commandes techniques avant de débarquer fin juillet dernier. « Ce n’est pas trop tôt », diront certains, pour préparer une échéance africaine cruciale et décisive pour faire un état des lieux concret. En tout cas, le driver des « Fennecs », a révélé dernièrement que « l’objectif principal est de se qualifier au prochain Mondial. Une qualification va créer une dynamique de travail sur deux ans qui permettra de remettre le handball algérien sur les rails » non sans mentionner que « nous sommes ambitieux, nous avons envie de faire de belles choses à la CAN-2020, après il faudra bien jouer pour réussir déjà à franchir le tour préliminaire. Si mon équipe présente un bon visage, elle est capable de battre tout le monde.»
L’ancien coach d’Al-Duhail SC, la même franchise qu’entraînait Djamel Belmadi dans la section football (tiens tiens), ne cache pas son ambition. Aura-t-il le même destin que son homologue de la balle ronde ? On ne le sait pas. Mais le tempérament semble être le même si l’on se fie aux avis de ses joueurs. D’ailleurs, Ryad Chahbour, le vice-capitaine qui honorera une sixième présence à ce niveau, a reconnu que « cette confiance impulsée par Portes a motivé le groupe à donner le maximum pour progresser durant la préparation et réussir un joli parcours à la CAN en Tunisie.»
Etiquette de favori
Le premier test est programmé aujourd’hui dans le groupe « D ». Au menu, il y aura une Zambie novice (12h00) avant de croiser le faire avec le Congo (14h00) vendredi, puis le Maroc (14h00) deux jours plus tard. Ces deux derniers se dressent sur le chemin des Dz pour la 5e fois dans le même quartet après les séquences de 1991, 2000, 2010 et 2014. Et puis, il y aura les habitués Tunisiens (10 titres/record) et Egyptiens (6 sacres) qui seront les principaux adverses à évincer pour une éventuelle consécration.
Dans tout ça, en dépit de sa dernière participation calamiteuse en Afrique, « El-Khadra » a un statut de septuple champion d’Afrique à assumer et trainer tel un boulet. Il faudra être solide, notamment sur le plan mental, pour composer avec une étiquette de favori qui collera à Alaeddine Hadidi, l’une des sept nouvelles têtes au sein du « Club Algérie » à suivre lors de cette messe, et consorts. Pas évident. Mais dans un tournoi et sur un match, tout peut arriver.