Par Sihem Bounabi
Lancée le 16 octobre dernier, la campagne de vaccination contre la grippe est boudée par les Algériens dans un contexte climatique marqué par des températures estivales et le net recul de la pandémie de la Covid-19. Face à ce constat, les spécialistes appellent les personnes vulnérables à se faire vacciner contre la grippe afin d’anticiper tout risque de complications.
A ce sujet, Dr Mohamed Bekkat Berkani, pneumologue et président du Conseil de l’Ordre des médecins, estime que «pour le moment, il n’y a pas beaucoup de personnes qui se présentent pour se faire vacciner à part quelques habitués. Mais d’un point de vue préventif, et sans attendre la recrudescence des cas de grippe, les personnes âgées, les malades chroniques, les femmes enceintes, le personnel hospitalier et tous ceux qui peuvent être en contact avec le grand public doivent se faire vacciner pour éviter les risques de complications qui peuvent mener à l’hospitalisation ou au pire, au décès».
Concernant l’état actuel de la propagation du virus de la grippe saisonnière, il souligne qu’ «en ce moment, on voit peu de cas de grippe à cause du changement climatique dont la conséquence est qu’il fait encore chaud et que l’été indien se prolonge. Mais, il y a un risque que dès la mi-novembre, avec le retour inéluctable des premiers jours de fraîcheur, nous ne manquerons pas de voir les premiers cas de grippe».
Dr Mohamed Bekkat Berkani insiste de ce fait sur l’importance de la vaccination contre la grippe pour les catégories des personnes concernées d’autant plus que «le vaccin est disponible en quantité suffisante et gratuit dans les structures de santé publique et remboursé par la Sécurité sociale dans les pharmacies».
Le président du Conseil de l’Ordre des médecins tient également à rappeler l’importance du respect des gestes barrières comme le port de masque et le lavages fréquent des mains en déclarant que «pour couper la propagation du virus de la grippe en elle-même, il est important de maintenir les réflexes que nous avons acquis lors de la pandémie de la Covid-19 qui, aujourd’hui, ont pratiquement disparu comme le port du masque et le lavage fréquents des mains». Il précise à ce sujet qu’il serait judicieux que «dès l’apparition des premiers symptômes de la grippe, tels que la toux ou des rhinites, de porter un masque. Ceci d’autant plus que nous avons pris l’habitude de porter un masque et il serait bien que ce geste puisse devenir une culture comme en Asie du Sud-Est». Pour rappel, la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière a débuté le 16 octobre dernier et s’étalera jusqu’au mois de mars 2023, à travers les différents établissements hospitaliers et de santé de proximité, ainsi que les officines privées, après l’acquisition de 2,5 millions de doses par l’Institut Pasteur.
Lors du lancement de la campagne de vaccination, le Directeur général de la prévention et de la promotion de la santé au ministère, Dr Djamel Fourar, avait déclaré que la grippe saisonnière «pourrait être plus grave cette année par rapport aux années précédentes par son taux de prévalence et l’expérience de certains pays actuellement en hiver, à l’instar de l’Australie et de l’Islande».
De son côté, le Directeur général de l’Institut Pasteur, Pr Faouzi Derrar, avait souligné que le vaccin pour cette saison est composé de quatre souches virales et est de nature à assurer une meilleure protection et une plus grande couverture au niveau national. Il avait également affirmé que le vaccin réduit le risque de contamination de 75 à 90% et que le système immunitaire de la personne vaccinée est renforcé 10 jours après l’injection. <