Il est certain que la formation d’un nouveau gouvernement est une question urgente qui s’impose de plus en plus pour le pays, et ce, sur tous les plans : politique, économique et social, en plus de l’urgence sécuritaire qui se dessine, qui s’impose d’elle-même, de plus en plus, au vu de l’évolution de la situation géopolitique.

Alors qu’on s’attendait à ce qu’il délivre des éléments sur la composante du prochain gouvernement, le calendrier du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, se voit ainsi marqué à ses débuts par la nouvelle donne libyenne. Ceci, bien entendu, sans confondre vitesse et précipitation dans la formation du nouveau gouvernement, notamment dans pareille situation qui exige des choix pas faciles, voire très difficiles, à faire.
Ce qui démontre le chamboulement du calendrier présidentiel, c’est, à n’en pas douter, la réunion du Haut conseil de sécurité qu’il a présidé, jeudi passé, et qui était consacré notamment à l’examen de la situation dans la région du Sahel, plus précisément au niveau des frontières avec la Libye et le Mali, et ce, après les dernières déclarations sur la Libye du président turc qui avait effectué une «visite surprise» en Tunisie pour y rencontrer son président sur la question de la crise libyenne.
Bien que les priorités que M. Tebboune avait annoncées auparavant restent valables (dialogue, changement profond de la Constitution, redynamiser l’économie nationale, etc.), il n’en demeure pas moins que s’impose à leur tête une autre priorité, et qui n’est pas des moindres, si ce n’est, incontestablement, qu’elle se trouve être de la plus haute importance : celle de la sécurité de l’Algérie.
C’est ainsi que «le Haut conseil de sécurité a examiné la situation dans la région, notamment au niveau des frontières avec la Libye et le Mali», selon un communiqué de la présidence de la République. Il est également noté que «le Haut conseil de sécurité a décidé d’une batterie de mesures à prendre pour la protection de nos frontières et notre territoire national et la redynamisation du rôle de l’Algérie au plan international, particulièrement en ce qui concerne ces deux dossiers, et de manière générale dans le Sahel, la région saharienne et l’Afrique», précise encore le communiqué, concluant que «le président de la République a décidé de réunir le Haut conseil de sécurité de manière périodique et chaque fois que nécessaire».
Pour en revenir à la formation du nouveau gouvernement, plusieurs politologues, hommes de loi et autres personnalités ont estimé que le pays est dans l’obligation de rattraper le retard constaté dans plusieurs domaines et préconisant, dans ce sens, que le Président ne doit pas tarder à former son gouvernement et qu’il devrait même faire vite. En attendant, les supputations vont bon train sur la composition de la nouvelle équipe gouvernementale et plusieurs noms devant occuper des portefeuilles ministériels sont évoqués çà et là. Comme, à titre d’exemple, celui devant hériter du département de la Communication après avoir été directeur de communication de la campagne de M. Tebboune et dont des sources ont démenti cette information.
Mais ce qui est vrai, c’est que la situation du pays, qui a perdu suffisamment de temps, exige qu’il y ait un gouvernement et que celui-ci puisse entamer dans les plus brefs délais ses missions. Cela d’autant qu’une multitude de dossiers importants – que ce soit sur le plan politique pour une résolution rapide de la crise, ou sur le plan économique pour redonner un nouveau souffle au développement, ou encore sur le plan social, etc., – sont en attente et nécessitent une prise en charge rapide.
Quoi qu’il en soit, la nouvelle donne sécuritaire est également une vérité qui s’impose dans l’équation du calendrier des urgences et des priorités en Algérie. Le suivi de l’évolution de la situation libyenne doit être pris sérieusement en considération au vu – et c’est le moins qu’on puisse dire – de ce qui s’y passe ou ce qui risque de s’y passer, et des frontières communes que l’Algérie partage avec ce pays frère.
Désormais, sécurité et stabilité, en sus des dossiers susmentionnées et exclusivement internes, doivent être placées sous le sceau de l’urgence et des priorités en termes de réalisation et de suivi.