Sur les 11 332 candidats attendus dans les 42 centres d’examen disséminés à travers les 13 communes de la wilaya de Ghardaïa, seuls 10 349 étaient présents au deuxième jour des épreuves, jeudi 21 juin 2018. Soit une défection de 983 candidats, dont une grande majorité, 942 candidats libres, soit 17,25 %,  et 41 candidats scolarisés, soit 0,70%, pour un taux d’absentéisme cumulé de 8,67%.

Pour les férus de statistiques, dans le détail, pour les scolarisés qui avaient, au départ mis les pieds dans les starting-blocks, ils étaient 5 871, dont 3 118 filles, pour se retrouver au deuxième jour des épreuves à 5 830, dont 3 100 filles. Il manquait donc à l’appel 41 scolarisés, soit 23 garçons et 18 filles. Pour ce qui est des candidats libres, c’est carrément la saignée, et nous n’en sommes qu’au deuxième jour des épreuves qui en comptent cinq, soit moins qu’à mi-parcours. En effet, sur 5 461 candidats libres, dont 2 265 filles, qui s’étaient inscrits pour participer aux épreuves, ils n’en restaient dans les pupitres que 4 519, dont 2 008 filles. Pour la catégorie des candidats libres, Il manquait donc à l’appel 942 soit dont 257 filles. En somme, pour ce deuxième jour des épreuves du baccalauréat 2018 dans la wilaya de Ghardaïa, le taux d’absence général est de 8,67%. Boudjemaâ Boushaba, le secrétaire général de la direction de l’éducation de la wilaya de Ghardaïa, rencontré dans son bureau, est catégorique « aucun cas de fraude ou de triche n’a été relevé lors de ces deux premières journées d’épreuves. Nous restons vigilants pour déjouer toute tentative de la sorte ». Ainsi apparemment, le dispositif mis en place, aussi contraignant soit-il, semble, du moins dans la wilaya de Ghardaïa, donner des résultats probants. Il faut dire que le dispositif sécuritaire mis en place est aussi pour quelque chose dans cette maîtrise de l’aspect électronique. En effet, le contrôle débute déjà à l’extérieur des centres d’examen avec un filtrage discret mais efficace de toute présence humaine. Ensuite une obligation de se séparer de tout appareil électronique que ce soit Smartphone, tablette ou écouteurs avant d’accéder aux classes d’examen, d’autant plus que tel qu’annoncé le réseau Internet était coupé chaque première heure de chaque épreuve. Ainsi, donc, ni les réseaux sociaux, ni les moteurs de recherches, ni les boîtes mail n’étaient accessibles. Au lycée Moufdi-Zakaria, un surveillant qui nous a poliment et très courtoisement refusé l’entrée de l’établissement, nous a quand même déclaré : « Excusez-nous, mais nous avons reçu des consignes strictes et nous nous devons de les appliquer à la lettre. Il faut comprendre, et surtout admettre, que toutes ces restrictions vont dans l’intérêt des candidats et de la probité de l’examen lui-même. » Présent à ses côtés, un homme âgé, ajoute dans un français impeccable, « un bachot, ça se mérite. L’université n’est pas faite pour les cancres. C’est l’école de l’élite qui doit gérer le pays demain ».

Des climatiseurs neufs pour remplacer les poussifs

« C’est une opération de remplacement de climatiseurs qui ne répondent plus aux besoins, car je vous rappelle que tous les centres d’examen, les deux centres de collecte des copies et le centre de correction sont dotés de climatiseurs. L’opération d’aujourd’hui est de remplacer ceux qui n’arrivent plus à bien distiller de la fraîcheur. Des climatiseurs qui commencent à rendre l’âme. Ainsi ce n’est pas moins de 98 climatiseurs que nous avons installés dans 48 établissements à travers le territoire de la wilaya de Ghardaïa. » Louable initiative avec ces pics de chaleur qui oscillent entre 36° et 40° degrés Celsius. Et dire que l’été vient juste de pointer, le 21 juin, que déjà les implacables dards du soleil commencent à taper fort. Jeudi, c’était 39° degrés Celsius à Ghardaïa, 38 à Guerrara et 41 à El Menéa. C’est dire que…

Sécurité renforcée dans et autour de tous les centres d’examen

C’est le constat en faisant le tour, en véhicule, de quelques centres d’examen les deux premiers jours, tant à Ghardaïa ville, qu’à Berriane, à 454 km au nord du chef-lieu de wilaya, à Guerrara, à 120 km au sud-est qu’à Metlili et Dhaïa Ben Dahoua, respectivement à 45 et 10 km de Ghardaïa. Partout des hommes en bleu devant l’entrée de l’établissement avec à chaque fois un véhicule bleu stationné à proximité que ce soit une Nissan 4×4, un camion, transport de troupe, « Vario » ou une estafette type « Mercedes », le véhicule de la police est là, à titre dissuasif. Ils veillent au grain de manière à ne permettre aucune espèce de perturbation, que ce soit de type circulation automobile ou pédestre, à proximité de ces centres d’examen. « Nous n’avons relevé aucun incident depuis le premier jour des épreuves », nous informe un officier de police patrouillant à bord d’un véhicule léger, ajoutant « il faut souligner que les gens respectent les consignes. Ce qui nous facilite énormément la tâche et va dans l’intérêt des candidats qui travaillent dans les meilleures conditions possibles».

Les parents d’élèves satisfaits des mesures

Rencontré devant le lycée Fillali, du quartier de Mermed dans la commune de Ghardaïa, un parent d’élève, médecin de son état, dont la fille passait son bac, affirme que « toutes ces mesures, que j’approuve et que j’applaudis, ne font que restituer au baccalauréat toute sa crédibilité et sa juste valeur. Ne doivent l’obtenir que ceux qui le méritent. Ceux qui ont fait des sacrifices qui se sont complètement investis dans leurs études. Ceux qui auront demain à occuper des postes de responsabilités qu’ils auront mérités. » Voilà le mot est lâché, le mérite rien que le mérite. Devant le lycée Karma-Bouhafs, de Bouhraoua, sur les hauteurs de la vieille ville de Ghardaïa, c’est le même son de cloche de la part d’une dame, avocate, qui nous déclare : « Obtenir le quitus d’entrée à l’université doit se mériter, car c’est là que se forme et se façonne l’élite de demain. Il n’y a pas et ne devrait pas y avoir de place pour les fraudeurs et les tricheurs. Ils doivent être combattus et dénoncés ainsi que tous ceux qui les encouragent à tricher. C’est comme ça et pas autrement que l’on peut séparer le bon grain de l’ivraie et on ne doit pas hésiter à le faire. C’est une véritable opération de salubrité publique qui doit être menée, et inlassablement, contre cette sournoise gangrène, si l’on veut sauver notre université et surtout arriver à dégager une crème qui aura à gérer ce pays, notre pays. » n