Le vent de limogeage au sein des départements et unités de services relevant du ministère des Ressources en eau continue de souffler au point où l’on ne compte plus le nombre de décisions de fin de fonction de responsables qui, par leur incompétence avérée, ne pouvaient échapper à cette sanction. En effet, ces derniers par leur laisser-aller, et non sans jouer avec la patience des citoyens mise à rude épreuve devant les coupures et perturbations récurrentes de l’alimentation en eau potable (AEP), ont fini par faire réagir le premier responsable du secteur sur instruction du chef de l’Etat afin de dénicher tous les responsables à l’origine de la gabegie régnante dans la gestion du service public de l’eau. Ainsi, après le limogeage de cadres centraux, c’est au tour de ceux des wilayas de connaître la même sanction. Pour le détail, le Directeur général et des cadres de la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (Seaal) ont été les premiers à se voir affligés, le 1er septembre courant, la sanction de fin de fonction suivi des chefs de département des sections des circonscriptions administratives de Birtouta, Chéraga, Rouiba et Bouzaréah. Ensuite les directeurs des ressources en eau des wilayas de Sidi Bel Abbès, Mascara, Aïn Témouchent, Relizane, Tlemcen, Naama, Souk Ahras, Blida, Saïda et Tissemsilt. Ajoutons à cette liste, les directeurs délégués des ressources en eau et de l’environnement de la circonscription administrative de Timimoun et de la circonscription administrative de Bordj Badji-Mokhtar. Dernières sanctions en date ont concerné les cadres du secteur de la wilaya d’Oran, annoncées par le ministre des Ressources en eau Arezki Baraki lundi dernier. En effet, dans un communiqué repris par l’APS, le ministre met fin aux fonctions des responsables locaux relevant du secteur dans la wilaya d’Oran «et ce dans le cadre de la poursuite de l’évaluation des responsables chargés de la gestion du service public de l’eau», est-il mentionné. Toujours d’après cette même source, «sont visées, suite à la détérioration du niveau du service public dans l’ensemble des communes d’Oran et ses répercussions négatives sur la distribution de l’eau, Berrahma Mohamed, Directeur général de la Société des eaux et de l’assainissement d’Oran (Seor), et Belaïd Omar, Directeur d’exploitation au sein de la même société».
Il importe de savoir que tous les responsables limogés avaient pris connaissance, en février dernier, d’une instruction du ministère expliquant que des indicateurs de performances ont été définis et donc soumis à cette obligation. S’en est suivie une série de réunions et d’évaluations menées par une commission ministérielle et où il en est ressorti «des manquements importants ont été relevés dans la gestion du service public de l’eau dans 26 wilayas du pays». Un constat mis à nu dans plusieurs villes lors de la célébration des fêtes de l’Aïd El Adha et que les populations ne sont pas près d’oublier en espérant que cela ne répètera plus. Sur ce point, le ministre avait annoncé lors de l’une de ses sorties sur le terrain, qu’afin d’insuffler «une nouvelle dynamique dans le service public de l’eau, il sera fait appel à de nouvelles compétences, en donnant la priorité aux jeunes universitaires, capables d’assurer un management de haut niveau, en cohérence avec la nouvelle stratégie du secteur «Eau 2030». A cet effet, l’Algérienne des Eaux (ADE) a lancé une annonce de recrutement par voie de presse nationale.
Pour l’heure Arezki Baraki a déclaré devant la presse que «d’autres wilayas seront inspectées et si nécessaire les responsables locaux des services publics de l’eau incompétents remerciés». En somme, il faudra s’attendre à d’autres mises de fins de fonction tant de nombreuses wilayas non encore inspectées, et dont l’AEP connaît des dysfonctionnements qui pourraient être réglés par la seule volonté des responsables. Ce qui fait défaut au grand détriment des abonnés au réseau d’AEP.