PAR NAZIM B.
Les partis politiques ont émis des critiques quant à la gestion du drame qui frappe le pays depuis lundi dernier. Les autorités sont aux bancs des accusés.
Le Front des forces socialistes (FFS) ne souhaite pas que le drame que vit le pays, depuis lundi dernier à travers les incendies déclarés en Kabylie, ne passe sous silence une fois éteint le brasier. Il réclame une «enquête sérieuse et immédiate» sur les circonstances et les motivations de ces incendies à répétition», selon un communiqué du parti qui exige, également, à ce que l’opinion publique soit informée des résultats auxquels aboutira l’enquête réclamée, tout comme il revendique des «mesures strictes contre les responsables» des actes criminels.
Le plus vieux parti de l’opposition s’est interrogé, par la même occasion, quant au caractère «simultané des incendies» enregistrés dans la nuit de lundi à mardi, à travers le pays, ce qui cachent selon lui, «des intentions criminelles et suspectes». Le parti a relevé, également, «l’Algérie souffre année après année de ce type de catastrophes», alors que l’Etat continue d’y faire face avec «les mêmes moyens et modes d’interventions traditionnels». C’est la raison pour laquelle le parti plaide qu’il «est temps, aujourd’hui, de marquer la rupture avec des méthodes de gestion révolues».
Le FFS s’est demandé, s’agissant des moyens à mobiliser en pareilles circonstances, «où sont les avions réservés à l’extinction des incendies ainsi que les moyens qui doivent être mis à la disposition des agents de la Protection civile ?», appelant, au vu des dégâts, à déclarer les régions touchées, particulièrement la wilaya de Tizi Ouzou, «zones sinistrées».
Le Parti des travailleurs (PT) a estimé, pour sa part, que les moyens adéquats en pareille circonstance «ne sont pas disponibles car, comme pour la Covid-19, aucune mesure d’anticipation n’a été prise par les différents gouvernements qui se sont succédé depuis des décennies», et regrettant qu’aucune «leçon n’a été tirée non plus des incendies qui ont ravagé Khenchela récemment».
Le PT qui exprime sa solidarité aux victimes de ces incendies, interpelle les plus hautes autorités du pays pour «agir en extrême urgence en mobilisant sans délai tous les moyens de l’Etat afin de venir en aide aux populations en danger de mort». Il appelle, dans ce sens, à «la levée immédiate de tous les obstacles, de quelques natures que se soient, afin de doter la Direction des forêts et celle de la Protection civile de tous les moyens matériels et humains afin de faire face à la situation catastrophique actuelle et parer à toute situation d’urgence». Les autorités du pays ignorent-elles «les conséquences lourdes de sens que ne manqueront pas de provoquer les politiques qui font ressentir l’état d’abandon de la population à son propre sort ?», s’interroge le PT.
En ce qui concerne l’origine criminelle des incendies enregistrés depuis lundi, le PT dit s’appuyer sur l’avis d’un responsable du secteur des forêts, selon lequel, ces incendies ne peuvent être naturels lorsqu’une seule wilaya, Tizi-Ouzou, est touchée par 31 incendies, 60 départs de feux dont certains sont partis dans la nuit et en ligne droite. Alors la question se pose pour le parti de Louisa Hanoune : qui a intérêt à embraser le pays au moment où il est frappé durement par l’épidémie Covid-19 qui emporte des vies humaines quotidiennement et des conséquences économiques et sociales désastreuses ?
De son côté, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a déploré un «manque flagrant de moyens de lutte contre les feux de forêt», appelant les autorités du pays à se doter d’«un nombre important en canadairs». Dans un communiqué rendu public hier, le parti de Mohcine Belabbas a estimé que «malgré les moyens dérisoires dont disposent les villageois et ceux largement insuffisants des pompiers et des militaires, l’engagement des citoyens face à un ciel de feu est des plus héroïques». n