Alors que la crise du gaz en Europe est en train d’être amplifiée par les tensions entre la Russie et l’Ukraine, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) révise à la baisse ses prévisions de croissance en la matière dans le Vieux Continent, en 2022. Celle-ci sera provoquée par la flambée historique des prix qui devrait pousser les pays européens à réviser à la baisse leur consommation de gaz.
Dans son rapport publié hier, l’AIE prédit ainsi pour 2022 une demande mondiale de gaz de 4 148 milliards de mètres cubes (mmc), en modeste progression de 0,9% sur 2021. La production mondiale est pour sa part attendue à 4 191 mmc (+1,6%).
La consommation mondiale de gaz naturel a rebondi de 4,6% en 2022, plus du double du déclin constaté en 2020 », note la même source. Ce fort rebond a été porté par la reprise économique, après une année marquée par des mesures restrictives pour lutter contre la pandémie de la Covid-19, ainsi que par la météo, avec le froid hivernal. L’offre n’avait d’ailleurs pas pu suivre le rythme de la reprise et des difficultés techniques chez certains producteurs ont mené à des tensions sur le marché, où les cours se sont envolés.
Pour l’avenir, « l’évolution de la demande à court terme dépendra de la météo pendant ce qui reste de la saison de chauffage dans l’hémisphère Nord », note l’agence basée à Paris.
« En supposant des températures normales, la croissance du marché du gaz naturel devrait être ralentie par les cours plus élevés du gaz et une croissance économique plus faible, tandis que les tensions sur l’offre pourraient diminuer avec le retour graduel de capacités qui étaient à l’arrêt », poursuivent les auteurs.