Par Bouzid Chalabi
A la faveur d’une économie mondiale qui se remet du choc de la pandémie de la Covid-19 et du gaz qui continue de remplacer les carburants à plus forte intensité d’émissions de CO2, les flux de gaz algérien vers l’Espagne ont atteint des sommets pluriannuels depuis le début du troisième trimestre 2021.
En chiffres, selon les données compilées par Independant Commodité Intelligence Services (ICIS), un organisme qui rassemble les données mondiales des matières premières, les exportations algériennes vers l’Espagne ont atteint une moyenne de 21,2 millions de mètres cubes, soit 7,3 millions de mètres cubes/jour. Un volume qui, toujours selon le ICIS, est au-dessus de la moyenne enregistrée au cours de la même période en 2020. Cette même source fait, par ailleurs, observer que les flux de gaz algérien au troisième trimestre courant ont également été supérieurs aux niveaux enregistrés entre 2010-2020 pour la même période, précise ICIS. On apprend en outre l’annonce d’une extension de 2 milliards de mètres cubes (Gm3)/an du gazoduc Medgaz, reliant l’Algérie à l’Espagne, à partir du quatrième trimestre de cette année, fruit d’un accord signé en juillet 2021 entre la société énergétique espagnole Naturgy et la Sonatrach algérienne, pour atteindre un total de 10 milliards m3/an. Ce qui, selon ICIS, devrait compenser tout déficit dû aux faibles volumes de GNL acheminés vers l’Espagne par voie maritime à partir d’achats d’autres fournisseurs. Sur ce dernier point, il convient de faire savoir qu’en septembre 2018, Sonatrach a lancé un projet pour renforcer les capacités du gazoduc Medgaz, reliant l’Algérie et l’Espagne, où il sera soutenu par un tuyau secondaire passant par Beni Saf, pour augmenter la capacité de Medgaz de 8 à 12 milliards de mètres cubes pour l’année 2021.
Pour revenir à l’accord susmentionné, il y a lieu de souligner que le gouvernement espagnol a donné, mardi dernier, le feu vert et sous conditions à l’Offre publique d’achat (OPA) partielle lancée par le fonds australien IFM sur le groupe énergétique Naturgy. Comme il faut indiquer dans ce sens que IFM avait annoncé, le 26 janvier dernier, sa volonté de lancer une OPA sur 22,68% du capital du géant énergétique espagnol Naturgy, pour un montant maximum de 5 milliards d’euros. Naturgy possède notamment 49% du gazoduc Medgaz, qui relie l’Espagne à l’Algérie, son principal fournisseur de gaz.
Notons que Independent Commodité Intelligence Services (ICIS) indique dans un rapport publié sur son site officiel, jeudi dernier, que les exportations algériennes de gaz par gazoduc vers l’Espagne devraient rester élevées jusqu’en mars 2022, «date à laquelle les augmentations liées à l’indexation du pétrole des prix du gaz importé devraient être prises en compte, lit-on. Par contre, des sources actives sur le marché espagnol ont déclaré que le niveau actuel des exportations algériennes deviendraient probablement irréalisables d’ici mars 2022 en raison de la hausse du coût des contrats, selon la même source.
Rappelons enfin que dans son dernier rapport trimestriel, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit que la demande mondiale de gaz devrait augmenter de 3,6% en 2021 avant de ralentir à un taux de croissance moyen de 1,7% au cours des trois années suivantes. Ledit rapport fournit également de nouvelles prévisions à moyen terme. En effet, on lit que d’ici 2024, la demande devrait augmenter de 7 % par rapport aux niveaux d’avant-Covid en 2019. <