Ouargla renoue avec la protestation. Dans cette wilaya où le malaise social s’est emparé du quotidien des citoyens, toutes catégories d’âge confondues, tous les chemins mènent vers une contestation déclinée en différentes actions, mais visant, en fin de compte, un seul but : celui qui consiste à voir les Ouarglis bénéficier réellement de la sortie de la précarité promise à travers des projets sociaux-économiques à la dimension de cette wilaya riche par son sous-sol.
Pour l’instant, les habitants de Ouargla, dont notamment les jeunes, continuent à regarder le train du développement souvent passer près de chez eux sans faire une halte dans leur wilaya. Plusieurs projets annoncés y ont été gelés alors que d’autres ont carrément été annulés. Entre-temps, des habitants de plusieurs quartiers restent livrés au danger sanitaire des eaux usées qui se mélangent à l’eau potable, même si une enveloppe colossale a été engloutie dans un immense projet visant justement à juguler cette situation.
Hier, le ras-le bol s’est de nouveau exprimé dans cette grande ville du Sud, dans une ambiance sereine et un esprit pacifique. Ceux qui sont massivement descendus dans la rue en ce samedi d’entame de novembre ont réussi leur démonstration de force. Mais pas la force de la confrontation. Plutôt celle qui parle et qui tente de négocier sur la justice sociale et le droit à l’emploi.
Un scénario et des scènes déjà vues et revues, à l’image des jours d’une population qui se suivent et se ressemblent sans changer. Et qui ne changeront que si les autorités interpellées toutes ces dernières années décident de rompre réellement avec le silence et assumer leurs responsabilités et missions.
Les manifestations à Ouargla n’ont que trop duré, et dans certaines situations, elles ont même failli déraper l’été dernier en ouvrant droit au chapitre à des manœuvres que des intrus nostalgiques d’une période qu’on croyait à jamais révolue tentent d’exploiter au profit de leur seul projet de société. Loin des projets promis par l’Etat aux Ouarglis.