Suite à la fuite d’hydrocarbures, détectée jeudi matin dans une localité de la wilaya d’El-Oued, suivie d’un gigantesque incendie qui s’est déclaré le soir même, Sonatrach s’explique sans pour autant donner des précisions sur les causes.
Dans un communiqué de presse, publié jeudi soir, Sonatrach a annoncé qu’à cause du mauvais temps qui a touché la région du Sud, une fuite d’hydrocarbures s’est produite au niveau du pipeline reliant le complexe pétrolier de Haoud El Hamra (Hassi Messaoud) à Skikda OK1. Il s’agit, selon Sonatrach, de deux incidents distincts. Le premier est une fuite qui a été enregistré au niveau de la sortie de la station de pompage SP2, dans la commune de Djamaa, wilaya d‘El-Oued, au Point kilométrique 190 – 200 (PK), et qui a été maîtrisé par les agents de maintenance de Sonatrach, selon le communiqué qui ajoute que des réparations sont en cours. Le deuxième incident est une autre fuite qui a été constatée au Point kilométrique 263 (PK) , au niveau de la localité d’El-Baaj, wilaya déléguée d’El-M’ghair
Dans un premier temps, le tronçon situé entre les deux points kilométriques PK 233 et PK 264.300 a été isolé et toutes les mesures nécessaires ont été prises pour maîtriser la situation, dont la plus importante est de suspendre temporairement le pompage à travers ce pipeline, ainsi que de mobiliser toutes les équipes techniques spécialisées pour effectuer les réparations nécessaires dans les meilleurs délais et dans des conditions rigoureuses pour assurer la sécurité des personnes et des installations prenant en compte la préservation de l’environnement, poursuit Sonatrach.
Ces équipes veilleront également au traitement des conséquences de la fuite des huiles déversées et toutes les traces résultant de cet accident, ajoute le communiqué. Sonatrach a appelé à la fin du communiqué à ne pas s’approcher des pipelines et de faciliter l’intervention de ses agents afin de maîtriser la situation. Il est à noter que cette fuite s’est produite au niveau d’une rivière qui est actuellement en crue, précise Sonatrach dans son message.
Suite aux rumeurs qui ont couru dans la région responsabilisant le groupe Sonatrach pour ne pas avoir réagi à temps jusqu’à l’explosion des pipelines et le déversement de grandes quantités de pétrole dans l’oued El Baaj (oued Itel), commune de Oum Touyour , qui s’étend jusqu’à la commune de Still, a des dizaines de kilomètres de l’incident, Sonatrach a affirmé à travers un deuxième communiqué, publié vendredi matin, que ses équipes sont intervenues juste après la constatation de la fuite au niveau de l’oléoduc OK1, situé dans la localité d’El Baaj, wilaya d’El-Oued, et reliant Haoud El Hamra (Hassi Messaoud) à Skikda. Elle affirme que ses agents spécialisés étaient sur place dès les premières heures de jeudi et ont procédé à contenir et absorber les quantités du pétrole déversées avec le lancement des travaux de maintenance au niveau de la section touchée par les inondations.
Selon les témoins, des citoyens ont découvert, jeudi vers 7 heures du matin, des écoulements de pétrole d’un pipeline brisé dans l’oued Itel. Ils ont, aussitôt, averti les autorités locales puis la Gendarmerie nationale qui s’est dépêchée sur les lieux et a bouclé la zone.
La population locale appelle à une enquête à haut niveau pour déterminer les circonstances exactes de l’incident et punir les responsables de ce carnage environnemental. Selon eux, il ne s’agit pas seulement d’un incident courant mais d’une catastrophe écologique qui aura un impact sur leur environnement, leur vie et leurs activités agricoles.
Le P/APC de Oum Touyour, à travers les médias, a déclaré qu’aussitôt avertis, toutes les mesures ont été prises. Ce que la population dément catégoriquement. Sur une chaîne de télévision, ce responsable a déclaré confusément que l’explosion a été déclenchée suite aux fortes inondations de l’oued Itel alors que sur un autre média, il semble avoir changé ses propos en déclarant, cette fois, que l’incendie est le résultat d’un acte de vandalisme. Des propos que la population a rejetés.
Les vidéos montrant les écoulements de pétrole qui se déversent directement dans les eaux de la rivière, publiés sur les réseaux sociaux et dans certains médias, reflètent l’ampleur de la catastrophe. Pour les experts, les pipelines sont posés anarchiquement sur le sable en traversant l’oued et des zones basses alors qu’ils devraient être fixés dans des moules en béton (les cavaliers). Ce qui n’est pas le cas, comme on peut le constater.
Devant cette affaire qui touche à la fois l’économie nationale et l’environnement naturel, une enquête sérieuse doit être ouverte pour déterminer les causes et les responsables.