PAR MILINA KOUACI
«Tous les ingrédients d’un mouvement social d’ampleur sont réunis.» C’est ce que prévoient nombre d’acteurs sociaux qui s’étaient mis d’accord, en octobre dernier, à surseoir à toute action de grève jusqu’au début de l’année 2022. Des organisations syndicales ont, à maintes reprises, dénoncé le malaise social et exprimé une grogne par diverses actions de protestation.
Régime indemnitaire, révision du statut particulier, pouvoir d’achat et amélioration des conditions socioprofessionnelles, plusieurs dossiers en suspens depuis des années. Les syndicats autonomes incombent la responsabilité d’une éventuelle colère sociale au tandem ministères de tutelle-Exécutif, qui «ne respecte pas ses engagements». Plusieurs syndicats menacent, en effet, de revenir à la charge si la situation «précaire des travailleurs» perdure.
C’est dans ce contexte que la Confédération algérienne des syndicats algériens (CSA) tiendra sa première réunion de l’année 2022. Elle prévoit de se réunir début janvier pour décider des actions à entreprendre et aussi pour l’élection d’un nouveau coordinateur en raison de l’expiration du mandat de Salim Oulha du Cnapeste.
La CSA, composée essentiellement des syndicats de l’Education et de la Santé, a inlassablement dénoncé «l’érosion continue» du pouvoir d’achat et averti contre une explosion du front social. «Le malaise social va inéluctablement s’accentuer dès le début de l’année. Les travailleurs ne vont pas hésiter à exprimer leur colère», dit Boualem Amoura, secrétaire général du Satef et, également, membre de la CSA.
La CSA a réitéré ses revendications, liées entre autres, à la consolidation du pouvoir d’achat avec la revalorisation du point indiciaire, la création d’un observatoire national pour la protection du pouvoir d’achat. La CSA a exprimé son attachement à la retraite proportionnelle sans condition d’âge, considérée comme un droit acquis.
Le mois en cours a été aussi marqué par des actions de protestation dans plusieurs secteurs de la Fonction publique. Les travailleurs ont exprimé leur mécontentement quant au malaise social qui prévaut et réclamé une prise en charge des revendications socioprofessionnelles.
De son côté, le gouvernement essaie de contenir la propagation du coronavirus en annonçant, samedi dernier, l’instauration par étape d’un pass vaccinal, alors que l’adhésion à la vaccination reste faible en dépit des mises en garde de l’autorité sanitaire sur l’imminence d’une quatrième vague. Le gouvernement prévoit aussi l’intensification des opérations de vaccination des fonctionnaires. La dernière en date a été annoncée par le ministère de l’Education, qui lance une troisième campagne en faveur de son personnel du 2 au 13 janvier.