Avec l’annonce de la date de la visite d’Etat du président Tebboune en Russie, prévue au mois de mai prochain, c’est un agenda au contenu chargé qui se dessine pour lui, dans la mesure où il sera aussi attendu en France durant le même mois, deux rendez-vous importants auxquels s’ajoutera son déplacement à Pékin suite à son invitation par le président chinois, ainsi que sa participation attendue en Afrique du Sud qui abritera la prochaine réunion des BRICS, un club de puissants auquel l’Algérie compte se faire une place.
PAR NAZIM B
C’est dire que pendant le mois de mai prochain, le chef de l’Etat aura fort à faire pour avancer sur le chemin et l’ambition de l’accession de l’Algérie au BRICS, club où émargent, en plus de la Russie, Chine et Afrique du Sud, le Brésil et l’Inde.
En juillet dernier, le président Tebboune, avait affirmé que l’Algérie «s’intéresse aux BRICS, en ce qu’ils constituent une puissance économique et politique», estimant que «l’adhésion à ce groupe mettrait l’Algérie, pays pionnier du non-alignement, à l’abri des tiraillements entre les deux pôles».
M. Tebboune, qui avait participé en juin dernier par visioconférence à une réunion de haut niveau des BRICS, a affirmé au mois de septembre lors de l’ouverture des travaux de l’avant dernière rencontre Gouvernement-Walis, que l’Algérie avait pour objectif le développement du produit intérieur de manière à pouvoir adhérer aux BRICS, affirmant que l’Algérie «se prépare dans ce sens».
Les prochains rendez-vous du chef de l’Etat avec ses homologues lui serviront incontestablement d’opportunités pour tenter de déblayer davantage le chemin de l’intégration aux BRICS.
D’autant plus que les pays amis historiques de l’Algérie, à savoir la Chine et la Russie – l’Afrique du Sud aura sans doute la même position – ont salué l’ambition de l’Algérie alors que les critères d’adhésion seront définis en juin prochain, selon l’envoyée spéciale chargée des grands partenariats internationaux au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Leila Zerrougui.
Booster les partenariats
Les visites du chef de l’Etat auront aussi comme finalité de booster les partenariats avec les pays qui l’accueilleront au printemps prochain. Qu’il s’agisse de la Russie, de la Chine ou de la France, l’Algérie aura l’ambition de donner plus d’épaisseur à sa coopération bilatérale avec ces pays.
D’ailleurs, en ce qui concerne la coopération algéro-russe, les deux présidents ont évoqué, lors de leur entretien téléphonique d’avant-hier, «les perspectives de coopération énergétique» dans un contexte où les marchés pétrolier et gazier évoluent au rythme des positions politique, mais en écho à la guerre qui se poursuit entre Moscou et Kiev soutenu par des pays de l’Occident.
Tebboune et Poutine ont abordé, à cette occasion, «la réunion prévue de la Grande commission mixte algéro-russe», qui servira de cadre pour un nouvel élan de la coopération algéro-russe.
Pour ce qui de la visite de Tebboune en France, tout porte à croire qu’elle sera le prolongement de ce qui a été fait lors de la visite de Macron en Algérie au mois d’août dernier, un rendez-vous marqué par la signature de «la Déclaration d’Alger pour un Partenariat renouvelé entre l’Algérie et la France».
Les mots de cette déclaration ne sont pas moins prometteurs d’un renforcement de la coopération algéro-française qui n’a pas réalisé ces dernières années des résultats positifs à la mesure des potentialités, soulignent responsables et opérateurs.
«Soixante ans après l’indépendance de l’Algérie et dans l’esprit des Déclarations d’Alger de 2003 et de 2012, l’Algérie et la France, fortes des liens humains exceptionnels qui les unissent et résolument déterminées à promouvoir leur amitié et à consolider leurs acquis en matière de coopération et de partenariat, renouvellent leur engagement à inscrire leurs relations dans une dynamique de progression irréversible à la mesure de la profondeur de leurs liens historiques et de la densité de leur coopération», est-il écrit dans le préambule de la déclaration.
Les deux parties «sont convenues de coopérer ensemble sur la transition énergétique – notamment à travers une coopération dans les domaines du gaz et de l’hydrogène. Elles sont également convenues de lancer un programme de recherche d’innovation technologique sur la récupération et le traitement du gaz de torchage», selon le même document.
Cette relance devrait se traduire par «l’accroissement de l’investissement, la préservation et la création d’emplois sur leurs territoires respectifs, notamment à destination de la jeunesse, à travers une étroite implication des opérateurs économiques des deux pays à sa définition et au suivi de sa mise en œuvre», lit-on encore dans la déclaration. <