A un mois de la rentrée scolaire, prévue pour le mois de septembre prochain, les prix des fournitures scolaires connaissent une hausse vertigineuse qui risque de mettre encore plus à mal le budget
des familles, dont le pouvoir d’achat s’est fortement détérioré ces derniers temps.

Par Sihem Bounabi
En effet, les parents d’élèves qui ont voulu anticiper les achats de cette année, notamment à cause des rumeurs persistantes de risque de rupture, ont été surpris par la flambée des prix des cahiers et autres affaires nécessaires. Ces articles ont doublé et carrément triplé de prix pour certaines marques et formats exigés par des enseignants.
Ainsi, une simple liste lambda d’un élève de 2e année primaire peut s’élever à 6 000 DA et celle d’un collégien ou d’un lycéen peut aller jusqu’à 12 000 DA, sans compter le prix des cartables qui varient en moyenne de 3 500 à 5 500 DA.
Une flambé des prix confirmée par l’Organisation de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (Apoce), qui alerte dans un post sur sa page officielle que certaines hausse ont atteint un taux de 150% à 250%, citant notamment le prix d’un cahier de 96 pages, passé de 95 à 145 DA.
L’Apoce tire ainsi la sonnette d’alarme sur le spectre de la flambée des prix et les risques de pénurie qui menacent le bon déroulement de la prochaine rentrée scolaire. Un appel est dès lors lancé aux autorités à intervenir rapidement pour trouver des solutions à cette situation qui risque de s’aggraver et attiser la convoitise des spéculateurs.
L’Apoce alerte également sur les risques de pénurie à cause de perturbations d’approvisionnement du marché national en raison du retard des commandes importées, 90% des fournitures scolaires sont importés de l’étranger.
Le président de l’Apoce, Mustapha Zebdi, a récemment expliqué à un site d’information électronique l’urgence de l’alerte lancée par son organisation, en déclarant qu’à « travers cette alerte, nous souhaitons que les pouvoirs publics et particulièrement le ministère du Commerce entament des enquêtes sur les coûts de ces produits ». Il estime ainsi que « si cette hausse s’avère injustifiée, il sera alors nécessaire de faire appliquer la loi pour que les choses rentrent dans l’ordre. Et que personne ne soit tenté de spéculer ».
Selon certains hypothèses, l’augmentation des prix des outils essentiels à la scolarité des élèves pourrait s’expliquer par l’augmentation du prix du papier sur le marché international, du prix du transport des marchandises par voie maritime et s’inscrit dans la continuité de l’impact de la pandémie de la Covid-19 sur le commerce international et la baisse des exportations chinoises qui est le premier fournisseur dans ce secteur.
Pour rappel, il a fallu attendre le mois d’avril dernier pour que le ministère du Commerce délivre les autorisations pour des dizaines d’importateurs de fournitures scolaires. Un retard dans la délivrance des licences d’importation qui risque de causer une pénurie sans précédent en plus des flambées des prix des fournitures malgré la course contre la montre des opérateurs économiques pour que les commandes arrivent au mois de septembre prochain, d’où la relance des appels pour simplifier les procédures d’importation pour les fournitures scolaires.
Des appels sont également lancés aux producteurs nationaux spécialisés dans le secteur de la papeterie et des affaires scolaires à redoubler d’effort en augmentant leur production, afin de garantir une rentrée scolaire sereine aux élèves algériens.