Elles sont plus de 80 start-ups à avoir été financées durant les onze premiers mois de l’année 2022 par le Fonds de financement des start-ups. C’est ce qu’a déclaré hier le Directeur général du Fonds de financement des start-ups, Hachani Okba, repris par l’APS, précisant que ces entités portent les labels «projet innovant» et «start-up».

PAR NAZIM B.
«Les entreprises financées sont actuellement en service et commercialisent leurs services et leurs marchandises localement», a-t-il affirmé, en marge des travaux de la Première Conférence africaine des start-ups, organisée à Alger, dont les travaux ont débuté avant-hier.
Le Fonds, qui a récemment renforcé ses capacités de financement en vertu d’une convention avec la Direction générale du Trésor pour le financement des fonds d’investissement des wilayas, a étudié depuis sa création en octobre 2020 un total de 350 demandes de financement, examinant entre 20 à 25 dossiers par mois.
Il propose trois possibilités de financement en fonction du type de la start-up concernée, à savoir un financement jusqu’à cinq millions de DA, comme seuil maximal pour les start-ups qui viennent de se lancer, un autre financement dédié pour les start-ups déjà existantes, qui s’élève à 2 milliards de DA, et le dernier est réservé pour les start-ups plutôt matures, pouvant bénéficier d’un financement allant jusqu’à 15 milliards de DA maximum.
Jusqu’à aujourd’hui, des start-ups à travers 22 wilayas, spécialisées dans 18 domaines d’activité, ont été financées dans le cadre d’une approche purement économique, compte tenu du fait que le Fonds n’exige pas d’intérêts en traitant avec ces entreprises en guise de partenaire, a-t-on indiqué.
«Le Fonds adopte le mécanisme du capital risque comme approche avec les start-ups. Il s’engage en tant que partenaire assumant pertes et profits et n’exige pas d’intérêts aux porteurs de projets», a expliqué dans ce sens M. Hachani. Ce dernier a précisé que le Fonds investissait dans les start-ups dont les études ont démontré le potentiel et une efficacité sur le terrain, sachant que les financements passent par «une matrice de prise de décision» avec plusieurs conditions, principalement la réactivité du marché avec les spécificités du service proposé, la capacité des porteurs de projets à le développer, mais aussi l’aptitude de l’idée à évoluer sur le court terme, en plus d’une marge bénéficiaire au profit de la start-up.
Le Fonds a signé en août dernier une convention avec la Direction générale du Trésor et de la gestion comptable des opérations financières de l’Etat pour l’exploitation des fonds d’investissement des wilayas d’une valeur totale de 58 milliards de DA, au profit des jeunes entrepreneurs à travers toutes les wilayas, concrétisant le plan d’action du gouvernement.
Le président Tebboune avait annoncé, en octobre 2020, lors de la première édition de Algeria Disrupt, la création de Algerian Startup Fund (ASF) pour permettre aux porteurs de projets innovants de créer leurs entreprises, loin des contraintes bureaucratiques des mécanismes de financement traditionnels et ce, en adoptant le mécanisme du capital risque comme nouvelle approche de financement des start-ups.

Les ministres africains en réunion
A noter que l’évènement, la Conférence africaine des start-ups à Alger, auquel ont pris part 35 pays africains, a connu également la réunion, lundi, des ministres africains en charge du secteur des start-ups. Objectif, examiner les voies de la coopération pour développer ce secteur dans le continent.
Cette réunion a permis de soulever les problèmes et les défis liés au renforcement de la coopération interafricaine dans ce domaine, a indiqué un communiqué du ministère de l’Economie, de la Connaissance, des Start-ups et des Micro-entreprises.
Les participants ont examiné la publication de la Déclaration d’Alger des start-ups africaines et une feuille de route pour la mise en œuvre de son contenu, selon la même source, qui a indiqué que cette feuille comprendra de nouveaux mécanismes qui établiront la première coopération africaine de haut niveau dans le domaine des start-ups.
La publication de la Déclaration est prévue après l’achèvement des travaux de la conférence, selon le communiqué.
Dans un message adressé aux participants, lu en son nom par le Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane, le Président Tebboune a salué cette initiative qui met en exergue l’importance de l’investissement dans l’économie de la connaissance et les start-ups. Il souligne le rôle de l’innovation dans la relance des économies africaines qui enregistrent actuellement «les taux les plus élevés de jeunes avec, malheureusement, des taux de chômage tout aussi élevés», faisant ainsi de l’orientation vers l’entrepreneuriat innovant «une priorité pour résoudre la problématique de l’emploi et le lancement d’une réflexion autour de politiques générales appuyant les start-ups». <