Dans le projet de loi de finances 2023, orienté essentiellement vers le soutien au pouvoir d’achat et à la croissance, le gouvernement table également sur la création de près 60.000 nouveaux emplois dans les secteurs de la Fonction publique. Ces postes devraient être pourvus l’an prochain, confirmant ainsi le choix assumé par le gouvernement d’augmenter les dépenses de fonctionnement prévues dans le budget de 2023 et de rompre avec plusieurs années de gel de l’embauche, en raison des turbulences financières qu’a connues le pays dans les années ayant suivi le contrechoc pétrolier de 2014.
Par Hakim Ould Mohamed
La création de ces nouveaux emplois nécessiterait un budget supplémentaire de 27 milliards de dinars annuellement. Dans le détail, il est prévu dans le projet de budget pour l’an prochain l’ouverture de 36.566 nouveaux postes budgétaires, dont 19.952 postes au profit du secteur de la santé, 10.000 pour celui de l’éducation nationale, 1.400 pour l’enseignement supérieur, 1.334 pour les affaires religieuses et les wakfs, 1.240 pour la formation et l’enseignement professionnels et 876 postes budgétaires pour le secteur de la jeunesse et des sports. Avec ces nouveaux postes budgétaires ouverts au titre du projet de loi de finances pour 2023, le nombre total des postes budgétaires pourvus s’élèverait en 2023 à 2.567.224, hors départs à la retraite, contre 2.530.658 en 2022. En ce qui concerne les postes vacants, le gouvernement, selon son projet de budget pour l’année 2023, en a répertorié 22.678, dont 8.413 postes recensés dans le secteur de l’enseignement supérieur, 3.845 dans le secteur de l’intérieur, 3.100 dans la santé et 3.050 dans les finances, 2122 dans le secteur de la justice et 1844 dans celui de l’enseignement et la formation professionnelle, ce qui porte le nombre total des postes qui devraient être pourvus en 2023 à 59.244 postes. Ces nouvelles créations d’emplois dans les secteurs de la Fonction Publique viennent rompre avec plusieurs années de gel des embauches, en raison des turbulences financières qu’a connues le pays dans les années ayant suivi le contrechoc pétrolier de 2014. En effet, les finances du pays étaient très tendues reléguant les embauches aux dernières cases des priorités du gouvernement, exception faite des deux secteurs de l’éducation et de la santé qui continuaient à pourvoir les besoins en ressources humaines durant ces années de tensions financières. Le retour à l’embauche obéit, certes, à des besoins de plus en plus croissants, notamment dans le secteur de la santé, de l’éducation suite à la décision d’introduire l’anglais dès le premier palier du système éducatif, et celui de l’enseignement supérieur, mais rendu possible grâce à l’amélioration de l’état des finances publiques conséquemment à la hausse des recettes. Ces créations d’emplois viennent également confirmer le choix ouvertement assumé par l’Exécutif en faveur d’un budget 2023 hautement social, destiné à panser les stigmates du Covid-19, à améliorer le pouvoir d’achat des ménages et à renforcer les effectifs de la Fonction publique. En plus de ce retour tant attendu aux embauches, les fonctionnaires bénéficieront d’une nouvelle revalorisation des salaires dès le prochain exercice, en plus de la revalorisation prévue, cette année, dans la loi de finances 2022. A cette nouvelle augmentation des salaires prévue pour l’an prochain, les pensions des retraites devraient connaitre également une revalorisation, en plus de l’allocation chômage instituée par la loi budgétaire de l’actuel exercice. La révision des mesures relatives à l’allocation chômage figurait d’ailleurs au menu du Conseil des ministres d’hier soir, lit-on dans le communiqué rendu public par les services de la Présidence de la République. Selon les statistiques officielles communiquées par le gouvernement, l’allocation chômage a bénéficié à plus de 1,8 million de demandeurs d’emplois recensés à fin août dernier. Le budget de fonctionnement prévu dans le projet de loi de finances 2023 connait une importante hausse par rapport à celui de l’actuel exercice, probablement en raison de la prise en charge des différentes mesures en faveur de l’emploi et des salaires. <