Par Bouzid Chalabi
A travers les 31 secteurs d’activités présent à la 29e édition de la Foire de la production algérienne qui se tient au Palais des expositions des Pins-Maritimes (Safex/Alger) jusqu’au 25 décembre courant, c’est la qualité du «made in bladi» qui estexposé en même temps que le savoir-faire d’une grande majorité des opérateurs nationaux dont l’ambition dépasse désormais le marché domestique. Leur objectif est d’aborder le créneau de l’exportation. «Un objectif à la portée de toutes les parties prenantes concernées pour peu qu’elles s’impliquent davantage» dans le marketing, la compétitivité et la connaissance des marchés extérieurs avec le soutien des pouvoirs publics», se rejoignent à dire un grand nombre d’exposants .
Dans cette perspective, des patrons de stand approchés par Reporters sont d’avis que pour exporter il faut être compétitif «aussi bien sur le plan de la qualité des produits que sur celui du prix», nous a-t-on confié. Certains responsables d’entreprise exposante rapportent que «nul doute que sur le plan de la qualité, de nombreux produits rivalisent avec ce qui fait ailleurs mais sur le plan des prix nous ne sommes pas compétitifs». A la question de savoir comment changer cette tendance, nos locuteurs sont unanimes : «En élevant nos taux d’intégration va se traduire par une baisse du coût de revient à la production et, par ricochet, rendre nos produits compétitifs. En clair, c’est à cette seule condition, abstraction faite d’autres contraintes, que l’on pourra grignoter des parts de marché à l’externe.» Toujours dans ce même ordre d’idées, on apprend qu’il serait intéressant que chaque industrie dispose d’une chaîne de sous-traitants à même d’assurer les besoins en équipements des entreprises productrices de produits finis «et ainsi voir leur taux d’intégration s’élever».

Le créneau exportation ne fait pas l’unanimité
Du côté des opérateurs qui ont tenté l’expérience de l’exportation, qui s’est soldée par un satisfecit, on s’étonne que des patrons de marques nationales, dont la qualité ne souffre d’aucun doute, continuent de tourner le dos au créneau de l’export. «Pour on ne sait quelles raisons, notamment depuis que les formalités sont plus souples qu’elles n’étaient», interrogent-ils. Sur ce dernier point, les opérateurs, qui sont dans ce cas, se désintéressent volontairement de l’exportation, arguant que «les chiffres d’affaires qu’ils réalisent localement leur suffisent». «Pourquoi aller vers les tracasseries, entre autres, principalement les lenteurs de rapatriement des dividendes ?», selon un fabricant de sauce culinaire.
A propos des 4,5 milliards de dollars des exportations hors hydrocarbures réalisées de janvier à novembre 2021, nos locuteurs estiment qu’«avec plus d’engouement des exportateurs ce chiffre peut facilement doubler, d’autant plus que le marché africain est de plus en plus friand de produits algériens, en attendant l’entrée en vigueur de la zone de libre-échange africaine qui va se traduire certainement par un boom dans nos exportations». Toujours au registre des exportations, tout un pavillon de la Safex est dédié à cette activité animée par les professionnels concernés.
Pour revenir au marché local, il y a lieu de savoir que des responsables commerciaux d’entreprise, notamment celles de l’industrie, de l’électroménager et de l’électronique grand public, rencontrés sur leur stand, admettent que leurs prix ont connu une hausse cette année «par l’effet du facteur de la cherté de certains composants. Particulièrement, le prix de la dalle des téléviseurs plasma, qui a augmenté considérablement suite des usines de production du leader mondial dans le domaine. Notons également que malgré toutes les difficultés que traverse l’entreprise Eniem Oued Aïssi, cette dernière a tenu à être présente à la 29e FPN. Mais pas seulement, puisqu’elle a exposé ses produits phares qui ont gagné la confiance de milliers de foyers.
Soulignons, enfin, le nombre important de visiteurs qui ont sillonné les différents stands, plus de 750, un chiffre record selon les organisateurs. Ce qui démontre tout l’attrait de cette FPN aussi bien pour les opérateurs nationaux, les professionnels et aussi le public, venu de diverses régions du pays. Parmi ce public, des personnes que nous avons pu interpeller nous ont avoué qu’elles étaient étonnées par la variété et la qualité des produits exposés. Mais il reste cette frange de visiteurs qui s’interrogent : «Comment peut-on qualifier de production nationale, quand c’est un produit importé et conditionné localement ?» Une réflexion tout à fait légitime.