Le Premier ministre évoque la possibilité de recourir à des financements extérieurs à long terme pour financer les projets prévus dans le plan d’action du gouvernement. Bien qu’ont été cités comme exemple la Banque africaine de développement et les Fonds arabes d’investissements « qui donnent des prêts à très longs termes et avec des taux d’intérêts très faibles » et aussi « qui ne touchent pas à notre souveraineté et ne remettent pas en cause les fondements de notre politique économique », il faudrait convenir que l’Algérie souffre toujours, de l’avis des experts, du « syndrome de l’ajustement structurel ». L’expérience avec le FMI durant les années 1990 a été mal vécue à cause notamment de ses incidences sur le développement national. Trente années après, la vulnérabilité actuelle du pays n’est pas pour rassurer. Faut-il rappeler que l’Etat algérien passe du financement non conventionnel vers la possibilité de demander des prêts, voire des financements extérieurs ? Le recours à la fameuse planche à billets a été, il y a peu, préconisé justement pour éviter de recourir à l’extérieur et ses risques inéluctables. Les organisations financières internationales, c’est une évidence, sont à l’affût de toute économie, notamment dans les pays en voie de développement, qui éprouverait des difficultés, afin de prodiguer « conseils » et prêts conditionnels. Avec les conséquences éprouvantes que l’on connaît. Pour un pays qui a le luxe de ne point avoir de dettes, ou si peu, recourir à l’extérieur peut paraître déjà comme une voie risquée. Ne faudrait-il pas travailler plutôt sur la qualité de l’attractivité de notre économie, seule à même d’aimanter les capitaux étrangers. Ou mieux, récupérer l’argent existant dans le circuit informel estimé justement par le Premier ministre à des « centaines de milliards ». Le meilleur qui puisse arriver à une Algérie actuellement en mode de réaménagement, c’est bien de reconstruire une économie à la mesure de ses potentialités.