Les résultats de l’enquête menée par la Commission des affaires économiques, du développement, de l’industrie et du commerce de l’Assemblée populaire nationale (APN) sur la pénurie d’huile de table, qui a sévi ces derniers mois, ont été révélés, hier, aux représentants des médias.
Par Bouzid Chalabi
Selon le président de ladite commission Ismaïl Kouadria, chargé de la lecture du rapport, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations porte une grande part de responsabilité dans la crise en question aux côtés, également, de certains producteurs. Il dira, en effet, « suite aux visites sur le terrain qui ont conduit les membres de la commission dans toutes les usines de production ainsi que chez les grossistes, distributeurs et détaillants de 9 wilayas, nous avons découvert des faits choquants dont le ministère du Commerce est en grande partie responsable ». Le président citera à ce sujet le cas, entre autres, du producteur d’Aïn Mlila dans la wilaya d’Oum El Bouaghi : « Ce dernier n’a pas perçu, depuis janvier 2021 au 31 janvier 2022, les indemnisations qui lui reviennent, une lenteur dont s’est rendu responsable le ministère du Commerce. » Il a aussi évoqué la faille dans le système des contrôles périodiques par les services compétents du ministère du Commerce ce qui s’est traduit par des décisions impromptues. La commission qualifiant ces décisions d’improvisées et, plus particulièrement, l’interdiction de la vente de l’huile de table aux moins de 18 ans. Pas seulement, puisque, selon le rapport, « le ministre du Commerce a publié des statistiques irréalistes qui ont aggravé la tension sur l’huile ».
Abondant dans ce sens, il a souligné : « La circulation de la désinformation sur les médias sociaux a exacerbé la crise de l’huile de table. » Autre fait mis en exergue dans le rapport établi par la commission, celui de la faible marge bénéficiaire des distributeurs et des grossistes « les poussant à réduire considérablement leur négoce dans l’huile de table ». Par ailleurs, les membres de la commission sont arrivés à la conclusion que les producteurs ont contribué de manière significative à la crise de la pénurie d’huile de table livrant en faibles quantités les distributeurs exclusifs et autorisés. Il a été constaté dans ce sillage que les grossistes et les détaillants reçoivent des quantités spécifiques par intermittence. Dans le même rapport, il est également mentionné que les 6 usines de production fournissent au total 4 330 tonnes par jour, soit l’équivalent de 3 961 950 litres par jour, ce qui correspond en moyenne à 103 010 700 litres par mois, du coup l’offre est supérieure à la demande. Ce qui n’explique pas cette tension si n’est que certains intervenants ne jouent pas le jeu.
Notons qu’une série de recommandations ont été inscrites dans le rapport final avec pour but d’en finir avec les pénuries récurrentes d’huile de table et, par ailleurs, soumettre toutes les parties prenantes à des règles strictes.