La 53e édition de la Foire internationale d’Alger (FIA) ouvre aujourd’hui ses portes au Palais des expositions de la Safex.

Hakim Ould Mohamed
Pour la participation, près de 700 entreprises sont attendues dans les différents pavillons et stands de cette manifestation commerciale, dont 187 entreprises étrangères d’une vingtaine de nationalités.
C’est le grand retour après deux ans d’absence pour des raisons sanitaires. Avec près de 700 exposants autour de la thématique du partenariat stratégique, la Foire internationale d’Alger devrait permettre également à l’Algérie de repenser ses partenariats avec ses principaux fournisseurs et clients, auxquels elle vend du pétrole et du gaz et importe des biens et consommables alimentaires et non alimentaires, des équipements et des services. Cette nouvelle édition se veut, selon les organisateurs, une opportunité de s’essayer à de nouvelles pratiques commerciales avec ses partenaires dans le cadre de la démarche en faveur d’un «partenariat stratégique». C’est du moins le slogan que porte cette 53e édition de la FIA.
Le plus grand investisseur étranger en Algérie de par la valeur des IDE engagés, les Etats-Unis en l’occurrence, sera l’invité d’honneur, représenté par 35 entreprises. Cependant, le niveau et la qualité de représentation sont à surveiller de près ainsi que, en aval, le nombre et la nature des partenariats conclus durant cette manifestation pour pouvoir évaluer sa différence par rapport aux précédentes éditions. A l’heure où l’investissement doit devenir une priorité, les changements radicaux dans de pareils évènements doivent être une seconde priorité, étant donné l’inefficacité de ces foires généralistes au plan économique et de retour sur investissement. Depuis toujours, la FIA a été une opportunité pour les entreprises étrangères de retrouver une belle vitrine pour leurs produits et services, alors que peu d’entre elles étaient intéressées jusqu’ici par les produits made in Algeria. Pour les entreprises algériennes, l’intérêt était jusqu’ici de nouer un lien direct avec les fournisseurs de biens et services plutôt qu’avec des clients afin de permettre au produit algérien de prendre position dans des marchés extérieurs. C’est dire que la FIA était jusqu’ici une sorte de braderie où, pour Algériens, tout était à acheter, tandis que pour les étrangers l’intérêt se résumait essentiellement à quêter des clients pour la vente de produits finis, d’équipements et/ou d’intrants, mais peu d’idées, de savoir-faire et de technologies sous formes d’investissements directs. Ce n’est pas pour rien que la facture d’importation avait atteint plus de 60 milliards de dollars, alors que les équilibres financiers et extérieurs étaient fragiles même au temps du pétrole cher. La FIA était pour ainsi dire le rendez-vous incontournable des consommateurs, des importateurs et des fournisseurs plutôt que celui des partenariats stratégiques, de l’investissement et de l’exportation. A l’heure où les débats sont portés sur l’investissement et la nouvelle loi régissant l’implantation d’entreprises en Algérie, la FIA n’a plus raison d’être, sinon privilégier l’investissement et le transfert technologique dont le pays en a grandement besoin. D’autant plus que partout à travers le monde, les foires généralistes dédiées essentiellement au commerce ont pratiquement disparu au profit de salons professionnels et/ou spécialisés qui permettent un échange entre opérateurs économiques et d’avoir un aperçu détaillé sur les opportunités d’affaires et l’intérêt de chacun des participants.
La plus grande manifestation commerciale d’Algérie, la FIA, rouvre ses portes, aujourd’hui, lundi, après deux années d’absence, due à la pandémie. Jusqu’au 17 du mois en cours, les visiteurs pourront y découvrir des milliers de produits et services présentés par près de 700 entreprises. Le tout dans des domaines aussi variés que large, faisant craindre ainsi une édition comme toutes les précédentes, même si celle de cette année est placée sous les auspices du «partenariat stratégique». La FIA doit être désormais une histoire de promotion de la destination Algérie dans les milieux d’investisseurs, privilégiant l’ambition de la croissance plutôt qu’une histoire de vente et d’intérêt purement commercial pour les exposants.