Ali Laskri, membre de l’instance présidentielle, et Mohamed Hadj Djilani, premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS) étaient, hier, samedi 11 août 2018, à Draâ El Mizan, pour une rencontre avec les militants
et les sympathisants du parti.
Les thèmes abordés lors de ce rendez-vous ont porté sur l’histoire et le présent, sur la concordance des temps passés et actuels et le sens historique et politique à leur donner dans l’Algérie de 2018. Les deux figures du parti ont parlé de l’anniversaire du 20 août 1956 comme ils ont à nouveau abordé la question de la reconstruction du champ politique par le « consensus national » : une offre par laquelle le « front » se distingue depuis quelques années déjà, toujours valide et valable selon ses deux dirigeants.
« Le défi, aujourd’hui c’est la construction d’un Etat de droit et des institutions démocratiques au service des citoyens », a déclaré Mohamed Hadj Djilani. « Le FFS, a-t-il ajouté, travaillera à la convergence des forces du changement et à la mobilisation des Algériens dans le but de réunir les conditions qui permettent une dynamique politique pacifique, plurielle et organisée ». Il a assuré que le parti « poursuivra pacifiquement son combat pour l’avènement de la deuxième république et la construction d’un Etat de droit démocratique et social ».
L’évocation de la date anniversaire du 20 août 1956 et du congrès de la Soummam a été l’occasion pour le premier secrétaire d’établir un constat « amer » des situations politique et économique dans le pays. « Le régime, a-t-il dit, s’entête à ne pas changer sa politique en persistant dans son illusion à évoluer dans les institutions en place et en ignorant l’existence de la crise. Force est de constater qu’il y a un consensus au sommet pour le statu quo, mais un consensus en bas pour le changement », a-t-il poursuivi en déplorant « la fermeture du champ politique et médiatique », « la corruption » et la « fragilisation des institutions fragiles qui ouvre la voie à toutes les dérives ».
« Les scandales qui ont éclaté ces derniers jours confirment la fragilité des institutions de l’Etat», a-t-il averti, non sans mentionner les risques de comportements « dépourvus de toute moralité ». Sur le plan économique, « le logiciel du régime est en panne, les indicateurs économiques sont toujours au rouge », a estiméM. Hadj Djillani qui alertera sur « les dangers qui pèsent sur l’Etat social, un des objectifs de la proclamation du 1er Novembre et du congrès de la Soummam » alors que « le financement non conventionnel des investissements (planche à billets), l’inflation et la faiblesse du dinar » sont des motifs d’« inquiétude sérieuse ». Pour le premier secrétaire du FFS, le pouvoir est tellement obnubilé par l’agenda politique qu’il s’est tracé, à savoir la présidentielle de 2019, qu’il s’enfonce dans le statu quo et l’immobilisme, faisant reculer tout alternative de changement.
Evoquant les débats qui agitent les structures du FFS et la controverse qui en découle, notamment celle relative à la mise à l’écart de l’ancien chef du groupe parlementaire, du parti, Chafaâ Bouaiche, M. Hadj Djillani s’est élevé « contre les tentatives de déstabilisation ». « Le premier secrétaire national considère que ni la filiation ni la proximité avec le père fondateur du FFS ne peut être une source de légitimité ou un moyen de presse sur le parti » et « la dynamique de changement qu’il a engagée à tous les niveaux pour renouveler les structures et élargir sa base ». Comprendront ceux qui auront lu récemment le message de soutien de Jugurtha Aït Ahmed à Chafaâ Bouaiche et Salima Ghezali.