La pièce «Yema n Dzaïr» (Ma mère l’Algérie) de l’association culturelle «Ithrène Takerdousset» de Bouira a remporté le Grand prix du meilleur spectacle de la 11e édition du Festival national culturel du théâtre amazigh, qui s’est clôturée au Théâtre régional de Batna dans la soirée de mardi dernier.
Ayant enchanté le public, cette pièce théâtrale relatant la triste histoire d’une mère qui consacre sa vie à son fils, happé par les affres de la criminalité une fois devenu grand, avant de finir par se retrouver en prison, a été très applaudie par le public du Festival rapporte l’APS. La cérémonie de remise des prix de ce Festival, qui s’est ouvert le 3 février dernier, s’est déroulée dans une ambiance festive en présence de nombreuses familles parmi le public. Dans le palmarès de cette édition 2020, le Prix du meilleur réalisateur a été décerné à Massinissa Hadbi pour sa pièce « Ettabek Essabaâ» (7e étage) du Théâtre régional de Tizi Ouzou et celui de la meilleure interprétation masculine est revenu à Malek Fellag, qui a joué dans cette même pièce. De son côté, Saddam Sahraoui a remporté le Prix du meilleur texte pour sa pièce « Ithnain fi Ouahed » (Deux en un) de la coopérative culturelle « El Fadha El Azrek » de Batna tandis que Hamza Boukir a obtenu le Prix de la meilleure scénographie pour sa pièce « Chafaoui » (souvenirs) de la coopérative Thagherma d’Akbou de Béjaïa, dont la comédienne Hassiba Aït Djebara a remporté au même titre que Soumia Bouneb le prix de la meilleure interprétation féminine respectivement pour les pièces « Chafaoui » et « Tinhinane » du Théâtre régional d’Oum El Bouaghi. Quant au Prix de la meilleure musique, il a été décerné à Abdeladhim Khomri pour la pièce « Tinhinane », qui s’est également vu attribuer le Prix de la seconde meilleure interprétation féminine à Zoulikha Talbi « Tinhinane » ex-aequo avec Nassira Benyoucef pour la pièce « Yema n Dzaïr » de Bouira. Le comédien Salah Chiba de la coopérative « El Fadha El Azrek » de Batna a décroché, pour sa part, le Prix de la seconde meilleure interprétation masculine alors que le Prix du jury a été décerné à la troupe « Tala » des arts dramatiques de Tizi Ouzou pour la pièce « Nek nagh ntsat » (Elle ou moi).
Renforcer le soutien aux associations et coopératives
Les recommandations du Festival ont mis l’accent, au terme des neuf jours de compétition artistique, sur la nécessaire formation des coopératives et des troupes participantes après le constat du niveau très disparate des troupes théâtrales concurrentes.
Le jury du festival a proposé de constituer un comité de sélection des spectacles participant et d’encourager les coproductions entre théâtres régionaux et compagnies culturelles. Par ailleurs, lors d’une conférence animée en marge de cette 11e édition du Festival, les intervenants ont considéré que les jeunes comédiens et metteurs en scène des associations et coopératives de ce genre de théâtre ont besoin de formation pour se parfaire. Lors de cette rencontre, l’homme de théâtre Ali Djebara avait assuré que le Festival de Batna est une opportunité pour connaître ces associations, leur travail et leurs potentialités en dépit de la faiblesse de leurs moyens. Il avait ainsi insisté sur le fait que ces associations doivent être soutenues par la formation et le soutien à la distribution de leurs spectacles par le biais notamment du fonds de soutien à la créativité du ministère de la Culture et par les théâtres régionaux. Pour sa part, le commissaire du Festival Salim Souhali a affirmé à l’occasion de cette cérémonie de clôture que « cette manifestation demeurera un espace ouvert aux énergies théâtrales créatives afin de promouvoir le théâtre d’expression amazigh ». Pour rappel, au total, 16 troupes de diverses localités du pays dont celles des Théâtres régionaux de Béjaïa, Tizi Ouzou, Oum El Bouaghi et le TNA ont participé à ce Festival.