Le ministère de l’Education nationale a démenti les rumeurs de fermeture des écoles primaires après le référendum du 1er novembre et le report de la rentrée des collégiens et des lycéens prévue le 4 novembre, affirmant qu’elle est toujours maintenue.
En effet, en concomitance avec la hausse de la courbe de la propagation de la Covid-19 et l’augmentation du nombre des d’hospitalisations des malades de Covid durant le mois d’octobre, des rumeurs persistantes ont circulé sur les réseaux sociaux annonçant la fermeture des écoles à cause de la forte inquiétude des parents et du corps enseignant de la contagion véhiculée par l’école.
Face à cette situation, les directions locales de l’Education de wilaya ont envoyé des circulaires aux directeurs d’établissement, avec pour instruction la reprise des cours pour les élèves du cycle primaire, aujourd’hui, le 2 novembre, pour les écoles qui n’ont pas été désignées comme bureau de vote du référendum constitutionnel du 1er novembre.
Quant aux écoles qui ont fait office de bureau de vote, la reprise est prévue demain 3 novembre, afin de permettre la désinfection des classes et l’assainissement de l’établissement qui devraient être pris en charge par les services d’assainissement de l’APC, pour éviter tous risques de contagion au coronavirus. Le ministère de l’Education nationale a également précisé dans les médias que la décision de la fermeture des écoles en conséquence de la hausse des cas de contamination de la Covid-19 ne rentre pas dans le cadre de ses prérogatives. Ce type de décision intervient après une concertation des directions de la santé et de l’éducation en application des directives du Comité scientifique chargé du suivi de la pandémie, ou sur instructions du Premier ministre ou du Président de la République.
Le professeur Ryad Mahiaoui, membre du Comité scientifique de lutte contre le coronavirus, a également démenti le report de la rentrée des collégiens et des lycéens le 4 novembre prochain ainsi que la fermeture des écoles primaires en assurant que «ces établissements sont des espaces qui sont les plus rigoureux dans le respect des mesures barrières et les plus respectueuses des consignes de désinfection, d’autant plus qu’ils subissent un contrôle suivis pour détecter le moindre cas de contamination à la Covid-19».
Même discours rassurant du Pr Lyes Rahal, Directeur de l’Institut national de santé publique (INSP) et membre du Comité de surveillance et du suivi de l’évolution et de surveillance de l’épidémie du coronavirus Covid-19, qui souligne, toutefois, que «certes, il y a eu des écoles qui ont été fermées pour dix jours dès qu’un cas de contamination a été détecté. Mais, ce sont vraiment des cas isolés comparativement au nombre d’établissements du territoire national. De plus, ils n’ont pas eu le temps de se transformer en cluster puisque, en moyenne, seuls 3 cas ont été diagnostiqués par établissement». Le Pr Lyes Rahal estime ainsi que «pour le moment, il n’est pas question de fermer toutes les écoles, mais d’agir au cas par cas». Il affirme également que le protocole établi par le Comité scientifique en collaboration avec le ministère de l’Education nationale est efficace pour peu qu’il soit respecté à l’intérieur de l’établissement mais également aux portes de l’école par les parents d’élèves.
Pour sa part, Sadek Dziri, président de l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation professionnel (Unpef), souligne que «la décision e la fermeture des écoles revient au Comité scientifique de lutte contre le coronavirus».
Pour le président de l’Unpef, le plus urgent est d’apprendre les leçons des manquements enregistrés lors de cette première semaine de la rentrée des écoles primaires et pallier rapidement les défaillances qui ont été constatées pour préserver la santé des enfants, des parents et du corps enseignant».
Il est à noter que les syndicats ont alerté dès le premier jour de la rentrée du manque de moyens de protection tels que les masques qui n’ont pas été distribués dans de nombreux établissements et surtout de l’absence d’eau courante pour assurer le lavage des mains et qui peut être solutionné par la mise à la disposition des écoles de citernes d’eau envoyées par les responsables des communes concernées.
Dans cette atmosphère marquée par l’inquiétude sur la santé des élèves et du corps enseignant plane aussi le spectre de l’année blanche qui inquiète encore plus les associations de parents d’élèves.
A ce propos, Djamila Khiar, présidente de la Fédération nationale des associations des parents d’élèves, souligne que « tous les secteurs concernés s’accordent à dire que la préservation de la santé de nos enfants est prioritaire. Mais on considère que si tout le monde prend ses responsabilités tant au niveau des parents qui doivent sensibiliser leurs enfants, qu’aux directeurs d’établissement et le personnel éducatif qui doivent respecter les consignes préventives, ainsi que les collectivités locales qui doivent mettre les moyens pour le respect du protocole sanitaire, il est possible d’assurer les cours pour nos enfants en toute sécurité pour leur santé». Elle estime dès lors que « notre plus grande hantise est le spectre de l’année blanche et les risques de décrochage scolaire des enfants avec toutes les conséquences psychologiques que cela implique». n