Le marché pétrolier connaît une baisse de la demande et une hausse de l’offre. En cause, l’évolution de la pandémie de la Covid-19 et les mesures de confinement décidées dans plusieurs pays, notamment ceux d’Europe qui sont gros consommateurs d’énergie fossile. Ce qui a conduit à une baisse des prix. Cette tendance baissière s’est confirmée hier lundi au point d’enregistrer des prix les plus bas depuis la fin du mois de mai dernier. En effet, le Brent ou brut de la mer du Nord faisant office de référence en Europe et le baril américain, le WTI, ont plongé tous les deux, respectivement de 10% et 11% sur la semaine après avoir enregistré, vendredi dernier, leur pire chute hebdomadaire depuis avril.

Pour détail le Brent livrable en janvier 2021, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, perdait 2,16% par rapport à la clôture de vendredi, à 37,12 dollars. De son côté, le baril américain pour décembre lâchait 2,68% à 34,83 dollars. En somme, les prix du pétrole brut ont enregistré une forte baisse la semaine dernière. En moyenne hebdomadaire, le Brent perd 3,2 $/b et repasse sous les 40 $/b à 39,2 $/b (Fig. 1 & 2). Le WTI perd 3,1 $/b à 37,5 $/b. Le pétrole suit la tendance générale des marchés financiers qui, face aux incertitudes liées aux élections américaines et à la résurgence des cas de Covid-19 dans le monde, ont connu leur plus forte baisse depuis le mois de mars. Toujours dans ce même ordre d’idées, selon des économistes interrogés par Bloomberg sur le prix du Brent, il reste stable à 42,3 $/b pour 2020 et 48,9 $/b pour 2021. De son côté Stephen Brennock, analyste du marché pétrolier avance ce constat : «Après avoir passé des mois coincés dans une fourchette étroite autour de 40 dollars, le WTI l et le Brent ont succombé aux pressions baissières.» En cause, «l’aggravation de la pandémie qui aura un impact négatif sur l’activité économique et entraînera une baisse de la demande» de brut, a-t-il complété. Il importe de savoir par ailleurs que la baisse de la demande sur le marché pétrolier survient à un moment où l’offre augmente, notamment en Libye, et à deux mois de l’allègement des coupes de l’Opep+. Sur ce dernier, faut-il rappeler que les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés, via l’accord Opep+, ont maintenu à l’occasion de leur dernière réunion ministérielle mensuelle, le 19 octobre, le calendrier des coupes décidées en avril pour surmonter l’impact de la pandémie. Calendrier qui est censé entraîner le retour sur le marché de 1,9 million de barils par jour au 1er janvier. En outre, le marché pourrait connaître, cette semaine, des turbulences dues à l’élection présidentielle américaine. «Un autre problème en plus après celui du pétrole, ce qui, en définitive, met en garde les investisseurs», a estimé Avtar Sandu, de Phillip Futures. Notons enfin que des économistes convergent vers ce scénario, «la reprise de la pandémie, justifiant la mise en place de mesures drastiques de confinement des populations, obère tout espoir d’une reprise économique durable à court terme et d’une reprise de la demande de pétrole, qui devait augmenter au quatrième trimestre de 0,6 mb/j selon l’AIE (1,7 mb/j). Il faut savoir que la semaine dernière, les majors pétrolières ont publié leurs résultats financiers pour le troisième trimestre 2020. On lit qu’après avoir enregistré un résultat net ajusté total de -12 milliards de dollars au second trimestre, les cinq majors (Exxon, Chevron, BP, Shell et Total) ont réussi à limiter leurs pertes avec un résultat net total positif de 1,3 milliard de dollars (en baisse de 92 % par rapport au 3T2019). Il est mentionné, enfin, que dans un contexte de prix du brut et du gaz particulièrement difficile, les majors ont dépassé les attentes des analystes (prix du brut en moyenne de 43 $/b en baisse de 30 % par rapport au 3T2019 et prix du gaz sur les marchés américain et européen, en recul de 9% et 23 % respectivement). <