En dépit de la hausse de la production très légère décidée par l’Opep+, les cours du pétrole n’ont pu reprendre leur ascendant, et les prix ont terminé la semaine près des niveaux qu’ils affichaient avant le début de la guerre en Ukraine, en février dernier.
Par Feriel Nourine
En effet, après la décision de l’alliance de ne rajouter que 100 000 barils par jour à son offre de septembre, c’est un rebond des prix qui était attendu. Mais cette tendance n’a pas eu lieu, et les séances d’échange ont cédé la manœuvre à un paramètre qui s’appelle récession mondiale et dont les craintes ont repris les devant de la scène, reléguant les résultats de la réunion de l’Opep+ au second plan en matière d’impact sur le marché.
Sur ce registre, la Banque d’Angleterre a annoncé jeudi qu’elle prévoyait que le Royaume-Uni entrerait en récession pour plus d’un an dès fin 2022. Un « sombre pronostic » intervenu alors que la Banque annonçait sa plus forte hausse des taux d’intérêt depuis 1995.
Vendredi, et en dépit d’une légère remontée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre continuait à évoluer largement en dessous des 100 dollars, se contentant d’une clôture de semaine à tout juste 94,92 dollars.
Quant au West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en septembre, il a terminé la semaine sous la barre des 90 dollars, à 89,01 dollars.
La référence européenne reste cependant en hausse de 21% sur l’année, alors que l’américaine comptabilise une augmentation de plus de 18%. Ce qui reste loin des attentes des pays consommateurs qui demandent des prix nettement plus bas.
« La perspective d’une baisse de la demande dans un contexte de ralentissement économique mondial » reste « au cœur de ce repli », constate-t-on du côté des analystes.
De ce fait, pour la première fois depuis des semaines, les contrats à terme sur le pétrole ont commencé à refléter les attentes d’un hiver faible, avec des écarts mensuels divisés par deux d’une semaine sur l’autre.
« Nous sommes toujours fermement en retrait, mais cela ne semble plus aussi drastique qu’avant l’été », relèvent encore les analystes. Mercredi, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires ont convenu d’augmenter leur production de 100 000 bpj pour septembre. Il s’agit de la hausse mensuelle la moins importante dégagée par l’Opep+ depuis sa réunion de juillet 2021 portant sur la mise en œuvre du plan d’augmentation graduelle à son offre qui a été fortement réduite en mai 2020 pour faire face à l’effondrement du marché pétrolier engendré par la pandémie de covid-19.
Le supplément dégagé par les 23 pays membres de l’Opep et leurs alliés était de 400 000 bpj, à partir d’août 2021, avant de passer à 432.000 bpj/jour, puis 648.000 bpj pour juillet et août 2022.
La démarche de l’alliance n’a, bien-sûr, pas été du goût des pays occidentaux, et à leur tête les Etats-Unis dont le président avait tenté de convaincre l’Arabie saoudite, d’user de son poids de géant pétrolier et chef de file de l’Opep, pour convaincre le groupe des 13+10 d’ouvrir les vannes. <