De notre envoyée spéciale Meriem Kaci  (avec Lyes Sakhi à Alger)
Le directeur de campagne du chef de l’Etat sortant s’est montré hier sous un jour qu’on ne lui connaissait pas d’ordinaire. Toujours affable, Abdelmalek Sellal n’a pas eu, hier à Adrar, l’humour qu’on lui connaît d’habitude. En visite chez les notables de la ville saharienne – les « chouyoukh » –, il a en effet pesé tous les mots qu’il a prononcés devant ses hôtes et la presse. Pas de calembours ni de petites phrases, mais un message adressé aux Algériens qui ont battu le pavé vendredi dernier dans plusieurs régions du pays et hier à Alger. C’est du moins ce que nous avons compris quand il a déclaré que les Algériens « ont le droit de s’exprimer » et d’« exprimer leur sentiment » concernant l’élection présidentielle.
J’ai tenu à rendre visite aux Oulémas, les chouyoukh, en raison de la « justesse de leur regard sur la société algérienne », a déclaré M. Sellal. « On peut ne pas être d’accord sur beaucoup de choses », mais « l’essentiel est de préserver la paix et la sécurité », a ajouté le directeur de campagne de M. Bouteflika.
« L’objectif, c’est la paix et la quiétude » sociales, a ajouté M. Sellal en indiquant qu’il ne « manquera pas de faire parvenir le message » des chouyoukh (ndlr) au chef de l’Etat, promettant qu’il repartira à Adrar, probablement à l’occasion de la campagne officielle qui débutera en mars prochain.
« Je suis persuadé que les choses vont se dérouler comme il se doit » concernant la campagne, a encore déclaré  M. Sellal dans un discours à l’opposé de celui prononcé avant-hier samedi par le coordinateur du FLN Mouad Bouchareb. Le ton d’apaisement qu’il a utilisé, de l’avis des médias qui l’ont suivi hier, semble indiquer que les partisans d’un 5e mandat cherchent à éviter la confrontation avec les courants hostiles à cette perspective.
Avant les déclarations du directeur de campagne du chef de l’Etat sortant, hier, l’hypothèse qui a couru, notamment après la prestation plutôt colérique du chef coordinateur du FLN, est qu’on allait s’acheminer vers un scénario d’occupation de la rue et de l’espace public par les forces de l’Alliance présidentielle. Après ses déclarations, et sans préjuger des prochains développements, c’est plutôt l’inverse qui semble se profiler.
Qu’ils soient avec ou contre la perspective d’un 5e mandat, « les jeunes ont le droit de s’exprimer, mais en veillant à la préservation de la paix, la sécurité et stabilité du pays », a indiqué Abdelmalek Sellal, ajoutant que la préservation de la paix et la stabilité est vitale pour l’Algérie et les Algériens.