Si jusqu’ici du côté du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, c’est le silence radio concernant le niveau de récolte céréalière enregistré depuis le début de la campagne moissons-battage 2022 à ce jour, le nombre de céréaliculteurs demandeurs d’indemnisation pour faible rendement auprès de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) est élevé.

Par Bouzid Chalabi
Ce qui laisse penser que les volumes récoltés seront en deçà des prévisions escomptées par le ministère de l’Agriculture. Une hypothèse qui tient la route si l’on tient compte des révélations du Président-Directeur général de la CNMA, Chérif Benhabyles, attestant que dans la filière céréalière, le nombre de demandeurs d’indemnisation pour cause de faible rendement dû à une baisse de la pluviométrie s’est élevé à hauteur de 12% par rapport à la campagne moissons-battage de 2021. Le PDG a par ailleurs confié qu’après concertation avec la filière céréalière, il a été convenu que les producteurs impactés bénéficient d’indemnisation à la hauteur de leur perte financière. Non sans avancer dans la foulée que «ce taux pourrait augmenter si les céréaliculteurs du Grand-Sud demandent à leur tour des indemnisations». En somme, ce sont là autant d’indices qui confortent l’éventualité d’une moisson 2022 en régression par rapport à ce que prévoyait le ministère de l’Agriculture qui tablait sur une récolte céréalière toutes variétés confondues avoisinant les 30 millions de quintaux. A propos du déroulement de la campagne moissons-battage actuelle, l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) vient de décider de la poursuite de la campagne moissons-battage jusqu’au 30 septembre. L’OAIC informe en effet dans un communiqué rendu public mardi que «l’opération de réception des récoltes se poursuivra jusqu’au 30 septembre prochain» et que «les centres de collecte au niveau des Coopératives des céréales et des légumes secs (CCLS) resteront ouverts pour permettre aux céréaliculteurs de livrer leur production dans de bonnes conditions». Cependant, on apprend de sources concordantes que la raison du prolongement de la campagne moissons-battage est due à la logistique qui n’a pas suivi. «C’est-à-dire que des céréaliculteurs sont toujours dans l’attente de voir les moissonneuses entrer en action sur leur champ. En clair, dans certaines régions, la campagne moissons-battage ne s’est pas déroulée à un rythme soutenu faute d’un nombre approprié de moissonneuses-batteuses, ce qui a engendré des retards de récolte», nous a-t-on expliqué. D’autres sources estiment que cette décision intervient après que l’OAIC a constaté que le traitement des arrivages des récoltes est freiné par le manque d’espace de stockage auprès de certaines Coopératives céréalières de légumes secs (CCLS) où que celles-ci relèvent de régions où les rendements à l’hectare réalisés sont nettement supérieurs à la moyenne nationale, soit 17 quintaux/hectares. Ceci dit force est de croire que l’obligation faite aux céréaliculteurs (blé et orge) de livrer la totalité de leurs récoltes aux CCLS, décision introduite dans la Loi de finance complémentaire 2002, est à l’origine de ce prolongement de la campagne, car elle a
créé un empressement chez les céréaliculteurs à vouloir livrer leurs récoltes auprès des CCLS qui relèvent de leurs régions. Lesquelles CCLS n’ont pu réceptionner les récoltes qui leur sont soumises. Et donc pour éviter les trop longues files d’attentes la solution la plus appropriée reste le prolongement de la campagne permettant une plus large manœuvre aux céréaliculteurs. <