PAR MILINA KOUACI
Alors que trois mois nous séparent de l’organisation de l’examen d’évaluation des acquis des élèves de 5e Année primaire, cet examen continue de susciter «l’inquiétude» des syndicats et des parents d’élèves. Le partenaire social soulève, en particulier, le grand nombre d’épreuves programmées et la pression que subiront les élèves.
L’examen l’évaluation des acquis de fin de cycle primaire se substituera à partir de cette année scolaire à l’examen de 5e AP. Une décision favorablement accueillie par le partenaire social, qui a relevé l’inutilité pédagogique de cet examen. Cependant, des syndicats enseignants ont exprimé leur inquiétude quant à l’examen d’évaluation des acquis depuis que le ministère a annoncé ses modalités et procédures réglementaires.
Cet examen, selon le Syndicat national autonome des directeurs des écoles primaires (Snadep) et le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation (Satef), dont la période est fixée entre le 30 avril et le 5 mai prochains, mettra les élèves et leurs parents sous pression. Dans un communiqué commun, les sections syndicales du Satef et du Snadep d’Illizi ont reproché aux responsables du secteur de remplacer l’ancien examen par un autre qui «impactera négativement» les élèves sur le plan psychologique.
Les deux syndicats expliquent que les élèves passeront d’un examen officiel d’une seule journée à un autre examen qui s’étalera sur une période de plus de 20 jours, «sans prendre en considération» ses répercussions sur les élèves et leurs parents, dénoncent les deux syndicats. Estimant que cet examen est en «défaveur de l’élève», les deux syndicats reprochent à la tutelle de faire cavalier seul dans tous les dossiers et de ne pas associer le partenaire social dans les questions liées à la pédagogie.
Ils considèrent que l’enseignant du cycle primaire est le mieux placé pour cibler les compétences et les lacunes des élèves dans chaque matière durant leurs parcours au cycle primaire et celui du cycle moyen sera chargé de préparer son processus de remédiation. Cet examen doit être «revu», car il constitue une barrière et un obstacle, citant la possibilité de «spolier» un élève de son droit de passer au cycle moyen s’il ne se présente pas à l’une des épreuves alors que le passage en 1re Année moyenne est calculé uniquement sur la base de la moyenne annuelle de l’évaluation continue, et les résultats de l’examen d’évaluation des acquis ne seront pas comptabilisés dans l’admission de l’élève au moyen.
Récemment, l’Organisation nationale des parents d’élèves (ONPE) a interpellé le président de la République pour intervenir dans «l’intérêt des élèves», en rappelant que l’ancien examen de fin de cycle primaire a été annulé pour son «inutilité pédagogique» et aussi en raison de la pression que subissent les candidats. Nonobstant, il a été remplacé par un autre qui soumet les élèves à un examen de plus de 20 jours, regrette l’Onpe.
Pour rappel, l’examen d’évaluation des acquis de fin de cycle primaire aura un caractère local et sera organisé au niveau des circonscriptions d’inspection. Il est censé offrir plus de chances aux élèves d’aller au bout du cursus scolaire et de réduire le taux de redoublement en 1re année moyenne. L’objectif, explique le ministère de l’Education nationale, est de cibler les compétences et les lacunes des élèves dans chaque matière durant leurs parcours au cycle primaire.
Le département de Belabed a insisté sur l’obligation pour chaque élève de 5e Année primaire de passer l’examen d’évaluation des acquis du cycle primaire et que la non-participation de l’élève à cet examen le privera du passage au collège, quelle que soit sa moyenne annuelle dans l’évaluation continue.
Les élèves seront évalués dans les huit matières enseignées en 5e année primaire, à raison de 45 minutes par matière. A la fin, chaque élève aura un livret de santé pédagogique. Une copie sera remise aux enseignants de la première année moyenne. Ce livret permettra à l’enseignant de connaître les compétences et les lacunes de chaque élève. n