Pour un choc, c’en est vraiment un. Et ça devient aussi un classique de phase à élimination directe quand on sait que l’Italie et l’Espagne se retrouvent dans l’étape de mort subite du tournoi pour la quatrième édition de suite. Ce soir (20h) à Wembley, ça sera au stade des demies de l’Euro-2020 avec une place en finale à aller chercher.

Par Mohamed Touileb
Si les Italiens faisaient partie des favoris pour aller loin dans le 16e championnat d’Europe des nations, ce n’était pas vraiment le cas des Espagnols. Surtout pas après le visage très moyen qu’ils ont pu montrer en phase de groupes. Malgré le fait d’avoir été poussifs, les Ibériques sont toujours là. Ils ont réussi à passer l’écueil de la Croatie, après prolongations (victoire 5 buts à 3) et de la Suisse aux tirs au but (1-1/1 t.a.b 3) lors des deux tours précédents.
De la revanche dans l’air
Le sélectionneur Luis Enriqué ne fait pas de chichi et assume le fait de ne pas avoir montré une domination nette pour se hisser jusqu’au carré d’as. Au sortir du duel face aux Suisse, l’ancien entraîneur du FC Barcelone a lâché : « Vous vouliez quoi ? Un défilé militaire ? Évidemment que nous avons souffert.»
Cette Espagne donne l’air de savoir souffrir. Et c’est peut-être l’une de ses forces qui peut lui permettre de renverser les Transalpins ce soir et prendre la revanche sur l’édition 2016. A l’époque, elle s’étaient fait sortir par la Squadra Azzura dès les huitièmes de finale et cette défaite 2 buts à 0 qui les avait dépossédé de leur couronne européenne décrochée en 2012.
Avant cela, les camarades de Sergio Busquets, un des rares survivants de la génération dorée de la « Roja » en compagnie de Jordi Alba, s’étaient imposés en quart de finale en 2008 et en finale en 2012. Ce soir, ils auront l’occasion de renouer avec le succès contre les « Azzurri ». Mettre fin à la série de 32 matchs sans défaite de la bande à Roberto Mancini serait un sacré coup. Cela permettra aussi de les stopper dans leur marche vers le record d’invincibilité (35 rencontres) co-détenu par l’Espagne, qui avait tout raflé entre 2008 et 2012 (2 Euros et 1 Coupe du Monde) et le Brésil.

La « grinta » face à la « furia »
Pour cet affrontement footballistique capital, l’Italie devra composer sans le défenseur Leonardo Spinazzola (rupture du tendon d’Achille). Le défenseur de l’AS Rome a été important dans le dispositif de Mancini. Il a même fait un sacré sauvetage contre la Belgique (victoire 2 buts à 1) pour empêcher Romelu Lukaku d’égaliser à 2 partout. C’était un tournant de la partie face aux Belges. C’est le pensionnaire de Chelsea, Emerson Palmieri, qui devrait prendre sa place pour débuter. Collectivement, les Italiens peuvent aller chercher la 3e finale de l’histoire après celles perdues en 2000 contre la France et en 2012 face à cette même Espagne. Ça sera la « grinta » face à la « furia ». C’est pour dire que tout cela s’annonce électrique en attendant l’autre demie demain, à la même heure et sur les mêmes lieux, entre l’Angleterre et le Danemark, invité surprise dans le dernier carré. n