Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, entame aujourd’hui un périple africain destiné à la relance de la coopération entre les Etats-Unis et l’Afrique. Ce marathon diplomatique concerne le Sénégal, l’Angola et l’Ethiopie.
« Ces trois pays contribuent fortement à la stabilité de la région. Et ils bénéficient de dirigeants dynamiques », a indiqué un haut responsable du département d’Etat, sous couvert d’anonymat. L’influence croissante de la Chine, qui a investi dans le continent africain dans le cadre de l’augmentation globale de ses dépenses d’infrastructures, sera un «thème majeur » de la visite, selon ce haut responsable. La Chine a fortement investi en Angola, qui a accumulé près de 25 milliards de dollars de dettes auprès de Pékin. Une somme que le pays remboursera par des livraisons de pétrole. Mike Pompeo insistera sur « la croissance économique, le commerce et les investissements» dans ce continent où la population devrait doubler d’ici 2050. « Nous souhaitons valoriser cette jeunesse et s’assurer qu’elle soit le moteur d’une croissance dynamique, d’une indépendance économique et d’une meilleure gouvernance mondiale », a ajouté le haut responsable.
Le périple africain du chef de la diplomatie américaine intervient alors que le Pentagone a annoncé cette semaine un réajustement des forces militaires américaines en Afrique, préférant l’allocation de ressources pour contrer la Chine, la Russie et l’Iran. Quelques semaines avant le voyage de M. Pompeo, les Etats-Unis ont durci les conditions d’obtention de visa pour six pays, parmi lesquels le Nigeria et le Soudan, arguant que ces nations devaient résoudre «des problèmes techniques de sécurité ». Certains critiques ont néanmoins rappelé qu’en 2018, Donald Trump avait qualifié de « pays de merde », les Etats africains envoyant des immigrés aux Etats-Unis.
Ce voyage de Mike Pompeo en Afrique subsaharienne, seule région du monde qu’il n’a pas encore visitée, soulève des interrogations, selon un ancien diplomate américain évoqué par l’AFP. « On ne comprend pas pourquoi il fait cette visite maintenant et si cela fait partie d’une stratégie plus globale des Etats-Unis en Afrique, alors que le gouvernement américain a annoncé il y a quelques semaines son intention de réduire ses investissements dans la sécurité et son aide (dans la région) », a-t-il souligné, sous couvert d’anonymat. « On ne peut pas organiser une politique de l’Afrique avec une visite dans quelques pays au sein d’un vaste continent et appeler ça une stratégie », a-t-il ajouté.